Courir, Loe courait, il courait de toutes ces forces. Son souffle en était coupé et son regard légèrement brouillé. Dans ce grand couloir vide, seul les bruits de sa respiration saccadé raisonnait contre les murs trop blancs. Sous ses pieds: le sol, qui était en fait un tapis rouge, défilait alors qu'autour de lui le décor ne changeait pas. C'était toujours les mêmes murs, toujours aussi blanc et toujours sans portes ni fenêtres. Il faisait du surplace. Le jeune homme avait beau forcer encore plus sur ses jambes, il ne bougeait pas. Comme s'il courait sur un tapis de sport, ceux avec lequel certains hommes soucieux de leurs apparences, font fondre le trop de calories qu'ils ont afin d'être plus robuste. Mais cela était loin d'être le désir de Loe. Non, il ne courait pas pour ce sculpter un nouveau corps. La peur au ventre : il fuyait.

Lui-même ne savait pas ce que s'était mais, une chose était sûre. Il lui était hors de question de s'arrêter. Malgré ses forces qui l'abandonnaient. Loe continuait imperturbable à reproduire les mêmes mouvements, jetant parfois un coup d'œil par-dessus son épaule. Derrière lui, rien. Il n'y avait absolument rien à part un couloir sans fond qui ressemblait trait pour trait à ce qui se trouvait devant lui. Pourquoi ? Comment avait-il atterrit ici ? Il ne le savait pas. Pour une raison inconnue, son cerveau s'était mis en mode survie obligeant ses jambes à rien faire d'autre que courir.

Bien sûr, Loe avait essayé d'appeler à l'aide mais, personne ne semblait l'avoir entendu. Il était seul, perdu et effrayé. Pour la énième fois, Loe jeta un coup d'œil dernière lui. Rien n'avait changé mais c'était le regard de trop. Il buta contre quelque chose et tomba la tête la première. Son corps fatigué s'étala de tout son long sur ce tapis rouge. Loe ne prêta même pas attention à sa chute, il se retourna aussitôt sur le dos pour regarder derrière lui encore plus paniquer, tellement qu'il en avait oublié d'avoir mal en tombant.

Enfin quelque chose apparu. C'était un homme, un adolescent plutôt, il marchait d'un pas lent en trainant les pieds. Sa tête était baissée et cachée par des cheveux blancs. Le reste de son corps lui était accoutré d'une longue robe noire. Plus cette personne s'approchait et plus le cœur de Loe s’accélérait. La peur l'avait figé au sol, les yeux rivés sur l'individu qui l'effrayait tant. Dès que cet homme fit en face de notre italien, celui-ci put constater que sa robe, malgré sa couleur foncée, était tachée de sang. Ce sang coulant de sa bouche. Loe remonta alors des marques de sang jusqu'au visage de la personne et là, celui-ci releva la tête d'un coup montrant alors son visage à Loe.

L'italien poussa un hurlement avant de fermer les yeux et de ressentir en violent coup au niveau de son front. Il rouvrit les yeux aussitôt et là, le décor avait changé. Le jeune homme se releva alors et observa autour de lui. La salle était grande et s'y trouvait un baby-foot ainsi qu'une table de billard. Dans le fond une télé écran géant, malgré l'heure tardive, était allumée et servait de bruit de fond. Les yeux de Loe se posèrent enfin sur les nombreux canapés dont était parsemée la salle et dont un trôner à côté de lui. Il lui fallut pas mal de minutes avant que son esprit se remette en marche et qu'il reconnaisse la pièce dans lequel il était : le foyer de son établissement.

Loe se releva enfin et s'assit sur le canapé duquel il était tombé. Ses membres tremblaient encore de ce cauchemar si mouvementé. Il ne se rappelait pas pourquoi il était ici alors qu'il s'était endormi dans son lit... Dans sa tête était encore affichée le visage de cet homme qu'il avait tant fuit, ce visage qu'il connaissait si bien puisqu'il était quasiment identique au sien. Oui, cette personne n'était en fait que Loe lui-même seulement, de long canines recouvertes de sangs dépassées de ses lèvres... Ce n'était pas la première fois qu'il faisait ce rêve mais, en revanche, cela était la première fois qu'il voyait enfin ce qu'il fuyait.

Pas besoin de faire de longues études très poussés pour comprendre la signification de ce rêve. Cela ne faisait que matérialiser ce que Loe avait toujours fait : Fuir sa vraie nature, sa nature de vampire. Puisqu'il avait atteint sa majorité, celle-ci était devenue plus mouvementé et s'imposait violemment. Il en était devenu extrêmement difficile pour Loe de la renier et il en était parfaitement conscient. Seulement, il est tellement plus facile d'être « normal »...

[Heu, je réponds à ton rp, j'espère que ça ne te dérange pas que ce soit moi ^^]

Un dimanche de pleine lune, une soirée ou tout était parfaitement calme. Trop calme ? Je ne sais pas. Toutes ces choses, toutes ces histoires avaient jetées un froid sur ma vie, je rêvais des contemplations passées de mon double dans ces objets communément appelés miroirs. Je ne le supportais cependant plus, je ne pouvais plus concevoir de rester enfermé dans ce corps alors que mon esprit avait autant souffert. J’étais fatiguée, lassée. Blasé d’une vie à laquelle j’avais été arraché sans pouvoir avoir le plaisir de la vivre. Finalement et aussi bizarre que ça puisse paraitre, je n’aimais pas l’image qui se reflétait de moi. Je n’aimais pas faire peur au gens sans même le désirer. Je n’aimais tout bonnement pas être la fille étrange que l’on approche que parce que l’on est contraint de le faire, je n’aimais pas être seule ou plutôt, je ne le supportais plus.

Je marchais dehors, il faisait nuit, il faisait froid. Laissant un gouffre se former entre mes pensées et mes gestes, je me demandais pourquoi est ce que je passais mon temps à fuir les autres, restreignant mes sorties à suivre mes cours ainsi qu’à des balades nocturnes comme celles-ci. Les probabilités de tomber sur quelqu’un dans ce calme obscure étaient nulles, je le savais bien, et pourtant je continuais d’y croire de façon innocente.

Je tournais ma tête vers la droite. Personne. Vers la gauche. Non plus. Terrible constat d’une naïveté poussé à l’extrême : Comme je viens de le formuler, je le savais depuis le début. Cet endroit était aussi vide de personne que l’esprit d’un idiot l’était de neurones. De toute façon les humains ne m’intéressait pas, petites créatures fragiles, ils me rappelaient sans cesse dans quel bonheur superficiel j’eusse été plongé si la mort ne m’avait pas empoigné le bras. Riant paisiblement dans la certitude du lendemain. Et pouvait t'on les blâmer pour ça ? Non. Encore moins moi. Je les enviais simplement, j’aurais voulu êtres à leur place, voir avec leur yeux, me mouver avec leur corps.

Un cri déchira le silence, un bruit sourd, comme étouffé par l’obscurité épaisse de cette soirée d’octobre. Emis non pas par une gourde face à une quelconque bestiole, il provenait bel et bien d’un homme dont la virilité laissant à désirer. Préjugé. Je vous l’accorde, c’était bas.
La curiosité m’emplissait, je ne savais que faire : Aller à l’encontre de l’individu, du troubleur de nuit ou simplement rester ici dans ce tête à tête pitoyable avec moi-même ? Ah ah. Ah ah. Mes jambes me portaient toutes seules vers le bâtiment du foyer. Apparemment mon choix était fait.

Appuyée, ou plutôt adossée contre la porte d’entrée, j’hésitais à signaler ma présence en émettant un quelconque bruit à l’individu assis sur le canapé. C’était décevant. Mon esprit avait ruminé un tas de chose au sujet de ce hurlement, toutes aussi stupides et irréalisable les unes que les autres. Je tombais là et rien, pas de massacre, pas de crime. J’étais déçue. Prête à ranger mon matériel d’analyse sanguine et de relève d’emprunte digitale, je soupirais et m’avançais vers le jeune homme en lui lançant d’une voix sanglante, sans vraiment le préméditer :

-Vous ne devriez pas crier de la sorte à une heure pareille. Si un responsable vous avait entendu vous auriez pus avoir des ennuis…

Hum, les surveillants ici n’avaient pas la réputation d’une sévérité accrue mais bon, l’horloge ayant depuis longtemps dépassé la tranche des minuits, je doutais que quelqu'un réveillé en sursaut puisse faire preuve d’indulgence quant on transgrèsse le règlement.
Aucune règle ne nous interdisait d'être là bien entendu, et les dortoirs étaient loin de ce bâtiement mais on est jamais trop prudent après tout...

[Bien évidemment! Il est fait pour ça! ^x^ C'est triste un poste sans réponse. -x-]

Malgré sa nature de vampire et toutes les aptitudes qui vont avec, Loe ne se ressentit pas la présence de la jeune fille qui avait pénétré dans le foyer. La raison était qu'il était encore un peu secoué par ce rêve perturbant et n'avait pas encore replacé la barrière qui sépare les rêves de la réalité. Ses yeux fixant le sol d'un regard vide, la même image tournée en boucle dans sa tête quand une voix féminine se fit entendre. Loe sursauta alors avant de relever brutalement la tête vers l'inconnue. Son visage resta crispé, fixant celui de la demoiselle et quand enfin il comprit ce qu'il se passait. Loe se calma en soupirant un grand coup.

-Merci ne pas faire peur aux gens comme ça ! J'ai faillit avoir une attaque... T'aurais été bien tiens, avec un cadavre sur les bras...

Loe était familier, peut-être même un peu trop. Il ne connaissait pas le moins du monde la jeune fille et l'avait même jamais croisé. A vraie dire, cela ne faisait pas longtemps qu'il était arrivé donc cela était, en fait, tout à fait normal. Loe finit par comprendre ce que venait de dire l'adolescente, oui à cause de l'heure tardive et de son manque de sommeille, il était un peu, beaucoup ? Lent.

-Je n'ai pas crié si fort que ça, si ?

Loe se souvenait avoir crié dans son rêve mais, pas en vrai.

-Et puis personne ne m'a entendu, à par toi. A vraie dire cela est normal vu l'heure qu'il est... D'ailleurs, que fait une si jolie jeune fille dehors à cette heure si ?

Jonglé avec ses masques, Loe adorait ça. Cela le rendait imprévisible. La dernière question fut posé sur un ton complètement différent des autres phrases, de quoi en déstabiliser plus d'un. Loe ne faisait pas que changé de ton, l'expression sur son visage changé aussi. Elle était passée de bouleversée, à colérique puis s'était adoucie le plus simplement du monde.

Loe ne lâchait plus la demoiselle des yeux. Pourquoi ? Dur a expliquer. Le jeune homme aimait voir les expressions et la façon dont ses interlocuteurs réagissaient. Cela lui permettait de savoir quel masque mettre. Seulement là, Loe restait un peu perplexe. Pour une raison qu'il n'arrivait pas à trouver, il lui était impossible de lire ses réactions sur son visage. Peut-être la fatigue ? Encore et toujours... Quand plusieurs nuits de suite, il nous est impossible de fermer un oeil cela n'a rien détonnant.

Malgré ça, il put quand même voir que c’était une fille, ok ce n’était pas très dur non plus… Qu’elle était jeune, çà aussi même un idiot l’aurait vu. Mais jolie, elle n’était pas moche, loin de là mais elle n’était pas non plus à tomber parterre. En fait, c’était plutôt une fille tout ce qu’il y a de plus banal et quand vous regardait Loe vous comprenait vite que la banalité n’est pas son fort.

Le jeune homme préféra ne pas trop la juger sur son physique ordinaire, car après tout cela pouvait cacher un fond original voir complètement exceptionnel. Le jeune homme était bisexuel, il était autant attiré par les filles que par les hommes mais, jamais il ne s'était dit si telle ou telle personne était son genre. Car il n'en avait pas, de genre. Tout simplement parce qu'il était quelqu'un qui n'aimait pas juger sur le physique. Après tout cela n'es qu'une facette qui peut renfermer quelque chose de plus intéressant. Et puis qu'est-ce que le physique après tout? Une chose complètement superficielle, éphémère et changeable. Sans oublier que la beauté n'est jamais la même suivant les personnes...

Faire peur au gens comme ça ? De qui se moquait-il ? Moi monsieur, je ne me permettais pas de crier au beau milieu de la nuit (Enfin encore aurait il fallu pour ça me faire peur et je doute que ce sentiment puisse être développé par quoi que ce soit dans mon état actuel). Cri strident, cri perçant qui avait chamboulé, rien qu’en sa piètre et rapide existence la sérénité du sommeil de certaines personnes. Que personne (mis à part moi) ne soit venu le voir ne signifiait pas que personne ne l’avait entendu : Erreur de jugement ! Immaginons la situation autrement. Je suis dans mon lit, j'entends un cri : Honnêtement, je ne crois pas que me précépiter pour aller voir ce qui se passe soit la première de mes préoccupations... Mais bon... D'autant plus que ce n’est pas comme si je m’étais approché de lui avec la tête de Dracula et un costume de Yéti ; Et si j’en crois ce que j’avais sous les yeux, de nous deux, ce jeune homme s’apparentait plus à buveur de sang que moi. Il me semblait même plutôt être « dans la norme adolescente actuelle » -norme que je n’avais pas daigné quitter lors de ma transformation comme certains s’empressent de le faire une fois mort-. Etait-ce son cas ? Je ne saurais le dire : Ses vêtements, bien que correctement harmonisés entre eux, restaient plutôt étranges pour la tranche d’âge dans laquelle je le plaçais.

Mes sens avaient-ils amplifié le son ? Probable. En même temps, j’étais quand même assez loin du foyer et les accès à ce dernier étaient tous fermés. Que je puisse l’entendre, (et ce dans la mesure où mon ouïe serait légèrement plus développé que celle des misérables humains dont mon quotidien se voyait côtoyer le leur), aurait donc finalement quand même nécessité le facteur qui consistait à ce qu’il eut crié fort. Nonchalamment, passant une main dans mes cheveux pour les recoiffer rapidement, j’appuyais le regard qui fixait mon visage en hochant la tête pour émettre une réponse positive. Ne me laissant pas vraiment le temps de faire ou dire autre chose, une autre question interrompit ma réflexion.

Jolie jeune fille ? Politesse à tous les coups, ça ne me surprenait guère. Un peu déstabilisé cependant, autant par le changement quasi-total de son attitude que par le besoin de trouver quelque chose de cohérent pour expliquer ma présence dans ces locaux à une heure pareille, je faisais quelques pas en arrière, sans même prendre soin de regarder par précaution ce qui s’y trouvait. Je ne comprenais pas les expressions qui se succédaient sur son faciès. Colère ? Pourquoi donc ? Je le gênais tant que ça ? Ma présence était-elle aussi insupportable ? Ses traits se relâchèrent, prônant par la suite une attitude calme et sereine. Etonnée, j’arquais un sourcil et lui répondait doucement.

-Je me promenais simplement, je n’arrivais pas à dormir.

Moitié de mensonge, moitié de péché. Le jour ayant été très beau et clair, j’avais somnolé et dormi toute la journée en attendant patiemment que le soleil tire sa révérence devant la lune. Il y a des choses qu’il valait mieux cacher, mon statut de démon en faisant parti : j’évitais de me lancer dans des grandes explications dénuées de sens pour un stupide et simple humain lorsque ce n'était pas nécessaire. En effet, j’avais cru percevoir dans les traits et les attitudes de ce jeune homme des traces de vampirisme, malgré ça, mes hypothèses n’en restaient qu’au stade de conjecture.

Assoiffée de ma curiosité non-satisfaite précédemment, je lui souriais et ajoutais :

-Maintenant, si je peux me permettre, pourrais-je savoir les raisons de votre hurlement ?

Probablement pas d’histoire à dormir debout comme je l’avais espéré. Probablement rien d’aussi surprenant que ce que j’avais la naïveté d’espérer. Néanmoins, tout ce qui pouvait me divertir m’intéressait, et de toute évidence, on ne cri pas pour rien. Toute histoire est bonne à connaître, toute information est bonne à prendre. Reculant encore me retournant cette fois ci sans attendre l’accomplissement de ma requête par cette jeune personne, j’haussais le ton pour qu’il puisse m’entendre.

-Une tasse de thé pour me raconter ça vous tente ?

Mes mouvements ne lui laissaient pas vraiment le choix en réalité. Je me dirigeais vers la petite parcelle de cette pièce qui servait de « cuisine » et mettait de l’eau à chauffer dans une grande bouilloire. Allons bon, qu’est ce qui pouvait bien être si terrifiant pour notre cher inconnu ?

Alors elle aussi. Loe fut rassuré de ne pas être le seul à avoir du mal à dormir. Dans les premiers temps, il pensait que ce trouble du sommeil était dû au nouveau décor qui lui était inconnu. Surtout que depuis son arrivée ici, il n'arrêtait pas de faire des cauchemars, enfin des cauchemars. C'était toujours le même. Comme si, le fait d'arriver dans cette école avait réveillé en lui quelque chose qui jusque là, dormait...

La demoiselle enchaîna alors sur une demande d'explication. Pourquoi cet hurlement ? Alors Loe avait vraiment crié. Le jeune homme fut troublé mais, ne laissa rien paraitre pour autant. Il fallait qu'il trouve une raison et une bonne raison de préférence. Il eut un bref flash back et se rappela être tombé du canapé sur lequel il est assit en ce moment.

-Je suis tombé du sofa sur lequel je me reposais. J'ai voulus me tourner et j'ai mal calculé la distance qui me séparait du bord. Ils ne sont pas très grands et j'ai beau être plutôt svelte, la chute à était inévitable. Crier pour si peu semble impensable mais, vu que j'étais en train de somnolé, ça m'a surpris.

Loe dit cela sur un ton amusait. Il rigolait légèrement et mimer ce qu'il disait, noyer l'excuse d'explication était aussi un excellent moyen qui la rendait encore plus plausible. Même si, techniquement, elle n'avait rien de surréaliste. Bien que là, Loe avait un peu abusé sur les explications. L'adolescent ne chercha pas à voir sur le visage de son interlocuteur si elle le croyait ou pas. Après tout, elle avait demandé une raison, rien ne l'obligeait à dire la vraie raison et puis, Loe se voyait mal lui raconter son rêve. Après tout cela ne la concernait pas et puis rien que de s'en remémorer, des frissons ne le parcourait.

Du thé ? A cette heure-là ? L'adolescent n'avait pas spécialement soif mais, il n'eut gère le temps de refuser. La demoiselle était déjà partie dans la petite cuisine faire bouillir l'eau. Après tout, cela avait été demandé si gentillement et puis quelle joie de se faire servir. Loe resta alors sur son canapé dans lequel il s'installa un peu plus confortablement. Ses yeux balayaient alors la pièce qui était toujours aussi vide. Pour passer le temps, il regarda la télé mais, le programme qui passait en ce moment était loin d'être intéressant. Son regard alla alors se poser sur les grandes fenêtres qui faisait une ouverture de plus sur l'extérieur.

La nuit était à son apogée. Quelle heure pouvait-il être ? Minuit ? Une Heure du matin ? A vrai dire, cela lui était un peu égal. Contrairement à la plupart des humains, Loe était loin d'être effrayait par ce moment de la journée. Au contraire, il s'étonnait parfois de se sentir si bien à ces moments-là. Enfin si bien... Quand il ne dormait pas, il se sentait bien et c'était le cas en ce moment. Le rideau noir de la nuit était magnifique. De son canapé, il pouvait entrevoir la lune et quelques étoiles.

Le bruit de l'eau qui bout finit par sortir l'adolescent de ses pensées. Il tourna alors la tête en direction de la demoiselle et décida d'engager la conversation.

-Dites-moi, comment vous appelez-vous ?

Vous, tu, Loe jonglé beaucoup avec ses deux pronoms comme s'il n'arrivait pas à se décider. La raison n'était pas tellement qu'il ne savait lequel choisir, c'était juste des masques de plus avec lesquels il jouait. Polie, courtois, familier, soutenu. Il était tellement simple pour lui de passer l'un à l'autre qu'il ne se laissait pas prier.

-Moi c'est Loe.

Le jeune homme avait répondu à sa propre question, s'attendant à ce que la demoiselle le lui demande aussi et puis, il aimait prononcer ce prénom : Loe. Il était loin d'être ordinaire, tout comme lui. Il n'avait jamais su pourquoi ses parents l'avaient appelés ainsi. Il ne savait même pas de quelle origine il était. En tout cas, il était sûr, ou presque sûr, d'être le seul et unique Loe.

L'adolescent hésita à poser toutes les autres questions du même genre que la demande du prénom. Après tout, à quoi cela allait-il lui servir de savoir son âge, si elle est là depuis longtemp ou pas, ect... ? Surtout qu'il n'était pas sûr de la recroiser un jour. L'école semblait plutôt vaste et beaucoup d'élève logeait ici. S'il devait retenir chaque prénom, chaque âge et autres. Il ne s'en sortirait pas. Mais bon, cela était une marque de politesse et dans le meilleur des cas ce ne serait même pas lui de poser ses questions. Loe préféra alors attendre.

Oh.. Alors pas d’histoire exceptionnelles et tout le tralala. Bon certes, je m’y attendais ou plutôt, je ne m’y attendais pas mais une légère déception me pris le cœur. Finissant de l’écouter, j’étais rendu là ou je pouvais faire le thé.

Je pressais délicatement le bouton et un grand bruit se fit entendre. Honnêtement, je n’ai jamais réellement compris pourquoi les bouilloires étaient aussi bruyantes. Après tout, on ne leur demandait pas une omelette norvégienne mais de monter la température de l’eau. Pas besoin de faire autant de vacarme… Enfin bref. Voilà que le jeune garçon me demandait mon nom. C’est vrai que c’est plus pratique lorsqu’il s’agit de s’adresser la parole. Il répondit dans un premier temps à ma place, m’informant de son prénom. Trois lettres. « Loe ». De toute évidence ça ne venait pas du coin ce genre de prénom. En tout cas moi je n’en avais jamais vu de ma vie.

-Anastasia, pour ma part.

Et aller, c’était parti. Oui bien entendu je m’attendais déjà à la réaction classique « OH ! Anastasia ? Comme dans le dessin animé !! ». Oui oui.. Anastasia comme dans le dessin animé. La plupart des gens d’ailleurs, trouve ce prénom très laid. Moi je m’en fiche, je l’aime plutôt bien. J’ai au moins le mérite de la partager avec une star internationale ! De plus, mon prénom étant assez hors du commun, les gens s’en souvienne parfaitement. (Sauf peut être une fois où, en désespoir de cause le pauvre monsieur qui ne se souvenait pas de mon prénom m’avait baptisé Cendrillon).

Posant machinalement des sachets de thé dans une théière, je versais de la même façon l’eau chaude dans la porcelaine. Agrippant deux tasses d’une matière similaire ainsi que leur coupelle respective, je posais le tout sur un plateau. Hésitant un peu, je finissais par ajouter à ça une boite de petit gâteau qui trainait là. On pouvait certes se plaindre des soins que l’académie nous apportait mais au sein de notre confrérie nous étions comme des rois. Me mouvant pour retrouver le confort du canapé sous ma personne, je posais le plateau sur la table basse et remplissait les deux tasses, silencieusement.

Je me concentrais et restait muette car il faut bien l’avouer, je n’étais pas très habille lorsqu’il s’agissait de faire ce genre de chose, d’autant plus lorsque je manipulais de l’eau bouillante : Ben oui, quitte à faire des dégâts, autant les faire correctement et à ce niveau là, j’étais la reine ! Au bout de quelques minutes, les deux tasses furent rempli sans trop d’encombre. Je tendais une des deux vers Loe et gardais la deuxième pour moi, la faisant patienter dans mes mains le temps que le liquide refroidisse un peu et soit approchable de mes lèvres.

Revenons-en à Loe, il était… Etrange. Enfin étrange, j’ai bien entendu ma propre définition de ce mot. Comment l’expliquer… Hm ben c’était ça en faite ! On ne pouvait simplement pas l’expliquer, on ne pouvait pas le cerner. Intriguée par ce drôle de personnage, je saisissais un biscuit entre mes mains et croquais dedans avant de lui lancer :

-Vous êtes en quelle classe ?

Vous, tu ? Bon par politesse j’ai préféré le vous. L’avais-je déjà tutoyé ? Probablement, ça me ressemblais bien. Je n’étais pour ainsi dire pas trop du genre très classieux, ayant des origine découlant d’une grande ligné de personne célèbres où lorsque tu manges avec eux, seulement trois formules sont acceptées : « Quels merveilleux repas ! » ; « Alors de quoi est constituée cette purée ? » ; « Oh il faudra que vous me passiez la recette de cette ile flottante ! ». Moi je vous le dis clairement, ce genre de truc m’émenderait au bout de la 28ème seconde… On est fait pour ça ou on ne l’est pas, après tout.

Loe eut un léger sursaut à l'entente du prénom de la jeune fille. Anastasia ? C'est pour le moins original. En temps normal, ce prénom aurait fait remonter l'enfance de quelqu'un à la surface, beaucoup de gens on était bercer par ses dessins animés, mais pas Loe. Non, cela ne lui rappela absolument rien. Il n'avait même jamais entendu parler de ce prénom. Ce fut d'ailleurs pour cette raison qu'il sursauta légèrement. Lui qui pensait qu'il ne retiendrait pas le prénom banal de cette demoiselle banale, pour le coup il s'était trompé. Finalement, Anastasia méritait un peu plus d'attention...

La jeune fille finit par réapparaitre, un plateau en main. Loe la regarda faire sans broncher. Oui, il aurait pu aller l'aider mais non, il n'en avait pas ressenti l'envie et puis elle se débrouillait très bien sans lui. Elle s'assit alors à côté de lui et commença à remplir les tasses avant dans tendre une au jeune homme qui le saisit sans hésiter. Loe rapprocha alors la tasse de ses lèvres et souffla dessus. Quand la demoiselle lui demanda sa classe. L'adolescent releva alors la tête de son breuvage et la regarda fixement.

-En terminal, et toi ? Je ne pense pas que tu sois bien plus vieille que moi. Je dirais même que tu es plus jeune, je me trompe ?

Loe attendit alors sa réponse avec impatience. Allait-elle le surprendre cette fois aussi, comme avec ce prénom qu'il commençait à vraiment apprécier. D'ailleurs, il ne se fera surement pas prier, à la moindre occasion il le dira. Peut-être rend-il encore mieux quand il est prononcé ?

Pensant avoir assez attendu. Loe amena sa tasse à sa bouche et bu quelque gorgés du thé... Qui était toujours bouillant. Il ne put alors s'empêcher de grimacer et posa la tasse en hâte qui se renversa sur la table, éclaboussant légèrement Anastasia.

-Merde ! Ca va ? Je suis désolé.

Loa tapota alors sur la jambe de la demoiselle, là où le thé avait atterri, comme-ci cela allait la soulager du liquide qui devait surement lui brulait la jambe. L'adolescent se leva alors et accouru dans la cuisine où il prit un nombre incalculable de serviettes. Il retourna ensuite vers le canapé et en passa quelques-unes à la demoiselle

-Je suis vraiment désolé. J'ai sali ton beau pantalon, si tu veux je te le laverais. Passe-le-moi.

Loe s'activa pour nettoyer, ne remarquant même pas ou ne voulant pas remarquer, ce qu'il venait de dire. Parole qui risquait d'être très mal interpréter par Anastasia. Une fois tous nettoyer et les serviettes jetaient. Loe retourna s'asseoir à côté de la demoiselle. Au moins cela lui avait évité de boire son thé. Tans mieux, l'adolescent n'en était pas spécialement fan. Boire de l'eau chaude, non plus bouillante, qui a un goût si léger qu'il est presque inexistant... Non merci. Et puis de toute façon, il ne savait pas comment se comporter dans ce genre de situation. Il faut dire que dans le cirque où il vivait, ils ne prenaient jamais le thé. Ils ne prenaient jamais de repas tous ensemble à table. C'était toujours tous fait en vitesse entre deux répétitions et avait les moyens du bord.

Ce rp à était abandonné.