Marchant main dans la main avec Jophielle, Anatole la guidait à travers les rues de la ville, en quête du restaurant dans lequel il avait réservé une table. Ce restaurant n’était l’un des restaurants les plus chics de la ville, mais cependant c’était un endroit où il faisait bon vivre et où l’on mangeait très bien. Il affichait un sourire béat en regardant la jeune femme à ses côtés qui était radieuse dans sa tenue. Pour sa part, il portait une chemise blanche avec les manches retroussée, un veston noir, un pantalon simple lui aussi noir et un chapeau de la même couleur sombre. Une tenue plutôt classique mais qui était étonnant pour ce jeune homme qui ne portait en général que des choses à capuches pour cacher sa cicatrice. Mais aujourd’hui était un jour spécial et donc il avait laissé le sweat dans sa penderie pour ressortir ces vêtements légèrement plus chic et puis il se fichait bien de la cicatrice qui occupait une partie du visage vu qu’elle était là, elle qu’il aimait temps et c’était tout ce qui comptait pour lui.

Il était passé la chercher à son entraînement de baseball après les cours, il l’avait attendu quelques instants, trépignant d’impatience pour lui annoncer quelque chose, il était passé à l’administration du campus et avait reçu l’autorisation d’ouvrir un club de boxe anglaise dont il serait le président. Il était heureux de pouvoir faire ce qu’il aimait, il n’était pas sûr que beaucoup de gens risque de s’inscrire, mais il aurait essayé. Enfin bref, il avait donc attendu son amour qui était finalement sorti avec un manteau sur le dos, ne dévoilant pas l’intégralité de sa tenue, cela fit sourire Anatole qui se disait qu’il n’était pas le seul à ne pas dévoiler certaines choses pour l’instant et laisser planer le mystère. Main dans la main, ils avaient pris la direction du restaurant en marchant tranquillement. Rose était avec le chat de Jophielle et Anatole avait laissé le soin à la concierge de veiller sur elle, elle était digne de confiance et cela plaisait à l’ange qui n’aurait pas à s’inquiéter à ce sujet et pouvait ainsi en toute confiance passer une excellente soirée en bonne compagnie.

Ils tournèrent au coin d’une rue pour atterrir devant un bâtiment à la devanture inspirée dans veille maison de Louisiane, l’on pouvait voir sur un panneau écrit « The new Armstrong », ce titre indiquait une fine relation entre le musicien Louis Armstrong et la nouvelle Orléans, l’endroit de sa naissance. Ce restaurant n’était pas un simple endroit où diner, on pouvait déjà entendre de l’extérieur l’ambiance festive à l’intérieur et le son des trompettes et du piano qui résonnait pour constituait une musique qu’affectionnait particulièrement Anatole, le Jazz. Regardant l’endroit puis Jophielle, il lui sourit, il venait de lui montrer l’endroit où ils allaient passer la soirée, serrant doucement la main de la jeune femme il entra avec elle dans la bâtisse. A l’intérieur on pouvait entendre la musique et les sifflements des personnes contentes de ce qu’elles écoutaient, l’intérieur avait une décoration hautement inspirée de la Louisiane, il y avait des rideaux violets, le plancher était ancien mais solide et la salle avait un agencement particulier. Cette dernière était sur plusieurs niveaux, c’était un sorte d’amphithéâtre où à chaque petit étage on pouvait observer des tables aux nappes blanches avec des lampes des années fortes du jazz éclairés faiblement les assiettes. En bas de la salle il y avait un espace pour danser et aussi une scène où se produisait un orchestre de Jazz. De l’entrée on pouvait voir tout ça et c’était vraiment un cadre magnifique pour passer de bons moments.

Le couple se tourna vers la gauche où l’on pouvait voir un barman qui s’affairait à nettoyer quelque vers, il faisait office de maître d’hôtel et Anatole le connaissait bien, étant un habitué des lieux, l’ange avait tissé quelques liens. Tim, car tel était son prénom, était quelqu’un de plutôt expressif et très amical, il avait la peau noir, des yeux bleus et portait un costume élégant blanc. Il était le descendant de la famille louisianaise qui tenait le restaurant depuis des générations, il était très fier de ce qu’il faisait. Le jeune homme vit le couple qui s’approchait et il sembla en être bouche bée, laissant son verre, il sauta par-dessus le comptoir pour aller serrer la main d’Anatole et salua en bon hôte Jophielle.

— Bonsoir Tim, je te présente Jophielle.


— Bonsoir, enchanté. Je te guide à ta table habituelle ?


— Oui, s’il te plaît.


La table préférée d’Anatole était au premier niveau, juste au-dessus de l’étage de la scène et la piste de danse, il pouvait voir ainsi parfaitement les musiciens, écouter la musique sans qu’elle ne soit trop forte et aussi discuter tranquillement. Pendant que Tim les guida jusqu’à la table, Anatole pensa que son ami avait été plutôt discret à la première approche, il n’avait pas beaucoup parlé, mais l’ange parla trop vite.

— Quand tu as commandé pour deux personnes j’avais cru que comme toujours tu venais avec la petite Rose, mais à ce que je vois, soit elle grandit très vite, soit tu sais très bien t’entourer.

Anatole ne dit rien, il rougissait simplement et c’était suffisant pour que son ami comprenne qu’il avait tout compris. Affichant un léger sourire, le jeune homme leurs montra la table et les laissa s’installer en leurs donnant les menus avant de repartir pour les laisser quelques instants choisir ce qu’ils prendraient. Tirant la chaise de Jophielle doucement, Anatole invita sa chère et tendre à s’asseoir.

— Je… Je suis désolé pour Tim, c’est un type plutôt… Expressif. Autrement, l’endroit te plaît ?

Il espérait profondément que la jeune femme dise oui, il la regarda enlever son manteau en quête d’une réponse positive, mais il fut vite troublé par ce que portait Jophielle, elle était si belle…

Jophielle fut réveillé par son réveil, elle s'était endormi sur la chaise, les trois robes étaient toujours étendu sur son lit. La nuit lui avait porté conseil, Jo' avait procédé par élimination. Elle hésitait maintenant entre deux robe, la bleu et la jaune, toutefois la verte ne sortait pas de son esprit. Jophi était de nouveau au point de départ. Jo' prit une douche, s'habilla, prenant son cartable, elle s'élançait pour suivre une matinée bien banale, et quelque peu machinale. Jophielle commençait ses cours par deux heures d'histoire, puis une heure d'anglais, pour finir enfin sa journée par deux heures de philosophie. Son corps était en cours mais pas son esprit, elle délibérait toujours pour savoir qu'elle robe revêtir, mais surtout, où pouvait bien l'emmener Anatole ce soir ? Si elle le savait tout serait plus simple pour le choix de sa tenue. La sonnerie retentit stridente, sonnant le début de sa deuxième journée en tant que responsable provisoire du club de Baseball & Softball. Jo' se rendit à l'entraînement où Rirï l'attendait. Jo' lui parla de sa rencontre avec Anatole et de sa soirée, s'excusant d'écourter l'entrainement d'aujourd'hui pour qu'elle ai le temps de se préparer. Le matin même, Jophi avait prit en photo les trois robes, et demanda conseil à sa coéquipière.

Tout en échangeant quelques balles, les deux jeunes filles, choisirent la robe la plus approprié pour une première soirée. Dans les vestiaires, Rirï la chariait et l'encourageait, lui souhaitant bonne chance pour son premier rendez vous officiel en tête à tête avec Anatole. Jophi courut jusqu'à son appartement, elle prit de nouveau une douche se parfumant légèrement, avec un parfum doux et subtile, il n'était pas agressif, et les personnes autour de Jo' ne pourrait sans doute pas le sentir à moins d'être vraiment à proximité de la jeune demoiselle. Une fois prête, la robe enfilée, les escarpins assortis chaussés, Jophielle revêtit un manteau couleur crème aux boutons noirs ébène, cachant ainsi sa tenue. Jo' n'eu pas à attendre Anatole qui se trouvait déjà devant le terrain, habillé en conséquence. Il était radieux et son habit lui allait si bien, Jo en était amusé. La soirée était prometteuse. Anatole prit sa main, ils se dirigèrent tous les deux vers restaurant, traversant les rues de la ville.

Enfin, au coin d'une rue, Jophielle découvrit un bâtiment atypique, un restaurant sous la forme d'une maison de Louisiane. Sur la façade on pouvait y lire distinctement "The new Armstrong". Au son de la musique qui raisonnait Jophi comprit qu'il s'agissait de Jazz. Jophielle était d'origine allemande, elle avait donc apprit le piano dès son plus jeune âge, au début, elle jouait beaucoup de musique classique, mais au alentour de ses quinze années, la jeune fille s'était éprit du Jazz, elle avait souvent accompagné des violons, violoncelles ou encore des trompettes. Ce style de musique, lui rappelait de bons souvenirs. Un sourire ravit s'afficha sur son doux visage, quand Anatole lui indiqua l'endroit où ils passeraient leur soirée.

Jophielle se laissa conduire par son ami, à l'intérieur du restaurant, une fois dans le hall, Jo' était éblouie par ce qu'elle y trouva, un amphithéâtre, une salle de concert aménagée, Jophi ne savait comment décrire le lieu, mais une chose était sûr, c'était grand. Jo' suivit de nouveau son compagnon, quand il se tourna vers le barman, elle était un peu intimidé par tout ce faste.

— Bonsoir Tim, je te présente Jophielle.

Anatole était donc un habitué des lieu, il avait l'air de bien connaitre le barman, Jo' découvrait encore une nouvelle facette de la personnalité de son ami. Il ne cesserait donc jamais de la surprendre. Le maître d'hôte, la salua avec respect et convenance, Jophielle lui adressa un tendre sourire en réponse.

— Bonsoir, enchanté. Je te guide à ta table habituelle ?

— Oui, s’il te plaît.

Jophielle suivit Anatole de près, elle était éblouie par la beauté des lieux. Ils arrivèrent au première étage, juste au dessus de la scène et de la piste de danse, on entendait parfaitement la musique, mais ce qui surprit Jo' c'est qu'il était encore possible de s'entendre parler même dans cette salle de concert. L'acoustique était parfaite, et les musiciens talentueux, il n'y avait aucun doute la dessus.

— Quand tu as commandé pour deux personnes j’avais cru que comme toujours tu venais avec la petite Rose, mais à ce que je vois, soit elle grandit très vite, soit tu sais très bien t’entourer.

Les propos de Tim firent rougir Jophielle, elle ne savait plus où se mettre. Heureusement, remarquant qu'il en était de même pour Anatole, elle sourit, rassuré. Tim était une personne pleine de joie de vivre, Jophi pouvait très bien le sentir, son âme était pure et tendre. Tim les accompagna jusqu'à la table, les laissant s'installer, il avait déposé les menus sur la nappe blanche, parfaitement tirée, comme l'aimait Jo'. Anatole tira une chaise, l'invitant à s'assoir, elle sourit tendrement son ami, le jazz la transportait, dans un bonheur infini, sans compter que la présence de son ange la ravissait au plus haut point. Jophi commença à déboutonné les boutons de son manteau, en écoutant les propos d'Anatole.

— Je… Je suis désolé pour Tim, c’est un type plutôt… Expressif. Autrement, l’endroit te plaît ?

Jophielle avait enfin réussit à déboutonner son manteau qu'elle déposa sur le porte manteau à leur droite. Elle venait de dévoiler sa robe, à Anatole, celle qu'elle avait prit tant de temps à choisir, celle qui avait torturé toute sa journée, ainsi que sa nuit. Jo' lui sourit tendrement et sincèrement.

— Ne t'inquiète pas, Tim est vraiment un homme très gentil, son âme est pure même si il est vraiment extraverti, et puis cet endroit, il est tellement magnifique. Je n'aurait jamais pensée trouver quelque chose comme ça dans cette ville. Tu est vraiment surprenant mon ange. J'adore le Jazz, c'est le lieux idéal pour notre premier dîner en tête à tête.

Jophielle passa ses mains sous les plis bleus de sa robe avant de s'assoir sur la chaise que lui présentait Anatole, pour ne pas froisser sa robe. Il vint la rejoindre à la table, s'asseillant en face de Jo'. Maintenant, Jophi était curieuse de voir le menu que pouvait bien leur réserver un restaurant tel que celui-ci.

— Voyons voir la carte !

Jophielle eu un petit rire joyeux, plongeant son regard dans celui de son amant avec douceur et tendresse. Puis elle attrapa le petit livret, coffre aux trésors, c'est ainsi, que Jo' désignait les cartes des restaurants qu'elle appréciait particulièrement. Les lettres défilaient dans son esprit avec une vitesse inouïe. Malheureusement, tout étaient en anglais, Jophi venait d'arriver, sa maîtrise de la langue état scolaire et la plupart de ses plats lui étaient des plus obscurs. Cette incompréhension était frustrante pour une amateur de gastronomie comme Jo'. Elle tenta timidement de demander à Anatole.

— Anatole, je crois que j'ai un problème... Je... Je ne... Je ne comprend pas la carte...

Elle était tout bonnement magnifique, la robe bleue qu’elle portait laissait dévoiler ses épaules, le jeune homme n’était pas indifférent au charme de cette Jophielle aussi magnifique que celle de tous les jours. Mais ce qui plut le plus à Anatole, c’est le fait qu’elle appréciait l’endroit et surtout le Jazz, ça le rendait terriblement heureux, il avait donc fait un bon choix en l’emmenant dans l’endroit qu’il adorait le plus, mais il avait aussi choisi cette endroit car ce soir c’était une soirée spéciale au restaurant. Pour ses trente ans, le restaurant invitait en son sein un groupe de musique cadienne, un style très enjouée de musique en provenance direct de la nouvelle Orléans, car à vrai dire cet endroit ne recevait pas uniquement des Jazzman, il recevait toutes les musiques venant de « la belle Louisiane » comme disait Tim. Ce qu’il voulait précisément ? Il voulait danser avec elle. Il voulait juste s’amuser et ne pas rester simplement assis à écouter et à parler. Mais pour l’instant l’heure de la danse n’était pas venue et il fallait choisir ce qui allait leurs rassasier l’appétit.

L’ange alla s’assoir en face de sa bien-aimée qui se pencha sur le menu, Anatole en fit autant, il n’eut pas de mal à déchiffrer tous les mets présents sur la carte du restaurant, cependant une petite voix se fit entendre. Jophielle avait sorti un air timide et presque désolé, elle ne comprenait pas ce qu’il y avait d’écrit sur tout ça, affichant un léger sourire, toujours prêt à l’aider, il se décala sans un bruit avec sa chaise pour ce ranger aux côtés de Jo’ et prendre l’un des pans du menu en souriant.

— Alors voyons… Vois-tu, ici il n’y a exclusivement que des plats typiques de la Louisiane ici. Alors là vois-tu c’est les Jambalaya, c’est plein de plats fait de viandes et de riz et surtout très épicés, à prendre en sachant que c’est très fort.
Là, tu as le Gumbo, c’est un ragoût fait d’un bouillon très prononcé en goût, de céléri, de poivrons et d’oignions et tu peux choisir si tu en veux un aux crustacés ou à la viande, c’est généralement accompagné de riz mais tu peux ne pas en mettre.
Tu peux voir ici, le crabe au curry, c’est aussi une sorte de ragoût accompagné de riz ou de pommes de terre si tu veux, il y a un équilibre indescriptible des saveurs entre le curry et le crabe, un vrai délice je dois dire.
Ici, c’est des écrevisses de Louisiane...

— De vraies saletés car ça se reproduit très vite mais vraiment délicieux, marinés avec quelques légumes croquants et une petite sauce légèrement épicée.

— Tu es là depuis quand Tim ?

— Oh depuis l’équilibre indescriptible des saveurs entre le curry et le crabe, je te remercie pour le compliment, le chef en sera ravi ! Enfin bref, je crois que tu as la situation en main pour aider la demoiselle à choisir, je retourne à mon bar, fait moi signe.

Un sourire flottant aux lèvres, le jeune homme repartit à son comptoir observé par un Anatole souriant, il était bien ici, tournant la tête vers Jophielle à nouveau, il ria légèrement et finit de lui montrer le menu par les boissons, des grands classiques mais qui restait indémodables et des cocktails aux noms étranges comme le crocodile, un jus de fruit composé de kiwi et d’orange avec un pointe de sirop à la menthe pour ne citer que lui. Après quelques instants de délibération, Anatole leva le doigt, faisant signe à Tim qui vint les rejoindre à nouveau.

— Je vais prendre un Gumbo à la viande avec du riz et un alligator comme toujours, s’il te plaît.

— D’accord et pour la demoiselle ?

Tandis que la jeune femme passa sa commande, Anatole reprit sa place d’origine juste en face d’elle et sourit, écoutant doucement la musique, jusqu’à ce que Jophielle soit à nouveau disponible et que Tim soit parti.

— Tu as fait un très bon choix pour ta robe, tu es magnifique je dois dire. Tu as passé une bonne journée au faîte ?

Il dissimulait encore la grande nouvelle pour ne pas paraître trop surexcité, il lui avait demandé d’abord comment c’était passé sa journée, mais il risquait de lui annoncer d’un moment à l’autre, cependant ça l’intéressait de savoir comment se passait ses journées.

Jophielle rougissait un peu honteuse, de ses lacunes en anglais. Anatole s'approcha d'elle avec sa chaise, pour l'aider à lire la carte lui présentant les différents plats, de façon précise et claire. Jo' qui était un fin gourmet, en déduisit que son compagnon devait lui aussi apprécier la nourriture, pour être capable de décrire avec autant de détails chaque plat. Ils étaient côte à côte concentré sur le menu, Jophi en bonne élève, tentait de retenir chaque mot, et d'intégrer le nouveau vocabulaire culinaire de la carte.

— Alors voyons… Vois-tu, ici il n’y a exclusivement que des plats typiques de la Louisiane ici. Alors là vois-tu c’est les Jambalaya, c’est plein de plats fait de viandes et de riz et surtout très épicés, à prendre en sachant que c’est très fort.
Là, tu as le Gumbo, c’est un ragoût fait d’un bouillon très prononcé en goût, de céléri, de poivrons et d’oignions et tu peux choisir si tu en veux un aux crustacés ou à la viande, c’est généralement accompagné de riz mais tu peux ne pas en mettre.
Tu peux voir ici, le crabe au curry, c’est aussi une sorte de ragoût accompagné de riz ou de pommes de terre si tu veux, il y a un équilibre indescriptible des saveurs entre le curry et le crabe, un vrai délice je dois dire.
Ici, c’est des écrevisses de Louisiane...

— De vraies saletés car ça se reproduit très vite mais vraiment délicieux, marinés avec quelques légumes croquants et une petite sauce légèrement épicée.

Jophielle ne put s'empêcher d'éclater de rire, Tim l'avait surprise, mais surtout, son humour était agréable. Jo' comprenait bien pourquoi Anatole et lui s'entendaient si bien.

— Tu es là depuis quand Tim ?

— Oh depuis l’équilibre indescriptible des saveurs entre le curry et le crabe, je te remercie pour le compliment, le chef en sera ravi ! Enfin bref, je crois que tu as la situation en main pour aider la demoiselle à choisir, je retourne à mon bar, fait moi signe.

Jophielle ria de nouveau avec Anatole, tout en essayant de rester discrète pour ne pas déranger les autres clients. Jophi réfléchissait ardemment au plat qu'elle allait choisir. Son palais était sensible, elle évitait donc naturellement tout ce qui comportait des épices prononcées. Il lui présenta la carte des boissons, Jo' comprit bien vite que son incompréhension n'avait rien de ridicule face à la marginalité du menu. Toutefois, cette originalité amusait beaucoup la jeune demoiselle. Anatole appela de nouveau Tim d'un petit geste.

— Je vais prendre un Gumbo à la viande avec du riz et un alligator comme toujours, s’il te plaît.

— D’accord et pour la demoiselle ?

— Je prendrais un crabe au curry et un crocodile, s'il vous plait.

— C'est noté ! Je vous apporte ça dans quelques instants.

Jophielle lui adressa un sourire amical, puis une fois qu'il disparu, Jophi posa son regard sur son ami, qui avait retrouver sa place en face d'elle. Il était tout aussi souriant et heureux, Jo' pouvait le ressentir, une sorte d'harmonie sentimentale les enrobait délicatement. Anatole commença à prendre la parole, avec gaieté.

— Tu as fait un très bon choix pour ta robe, tu es magnifique je dois dire. Tu as passé une bonne journée au faîte ?

Jophielle rougit légèrement suite au compliment, puis étouffa un petit rire quand Anatole évoqua sa journée. A vrai dire, toute sa journée avait concrètement tournée autour de sa robe. Pas plus passionnante que ça, mais bien rempli. Ce fut toutefois l'objet d'une réflexion continu et intense. Jo' ne voulait pas mentir à son amant, seulement, elle savait bien qu'il risquait de se moquer d'elle.

— Merci, pour la robe, toi aussi tu es très élégant ce soir. En ce qui concerne ma journée, eh bien, disons qu'elle a principalement tournée autour du choix de cette robe. Heureusement Rirï, un membre du club, m'a aidé à résoudre cet affreux dilemme.

Jophielle avait tenté de mettre de l'humour dans ses propos. Puis, soudain, elle sentit quelque chose d'étrange chez son ami, il lui cachait une information. Jophi ne se fit pas prier pour lui demander.

— Et toi ? Tu as quelque chose à me dire, n'est-ce pas ? Comment s'est passé ta journée ?

Jophielle le regardait avec un air faussement suspicieux, c'était maintenant un interrogatoire, comme à la télévision, Jo' tentait d'intimidé le coupable, pour avoir des aveux. Jo' prit une position d'inspecteur de police, la main posé sous son menton, les yeux plissés, une voix rauque.

— Avoue, on a des preuves petit.

Elle avait rougit à son compliment et il était content de lui avoir fait apparaître un léger rose sur ses joues, cela le fit cependant sourire de voir qu’elle avait passé sa journée à vouloir choisir la bonne robe pour cette soirée. Il ne se moquait pas d’elle, loin de là, il trouvait ça mignon, l’idée qu’elle se tracasse toute la journée pour lui faire plaisir le rendait admiratif envers elle, elle était tellement gentille et surtout prévenante envers lui. D’un côté, Anatole avait un peu honte du coup, il n’avait pas vraiment pensé à sa tenue toute la journée comme elle, il n’avait pas eu aussi de prévenance qu’elle, il avait juste fait une réservation dans son restaurant préférée… Cependant, malgré ses arrières pensées, le jeune homme rit à la façon humoristique qu’elle avait de raconté les choses, il était bien avec elle, elle le faisait rire et il y arrivait de temps en temps, la soirée venait de commencer et ça risquait d’être joyeux.

Anatole ne put retourner à ses tristes pensées car Jo’ remarqua tout de suite qu’il lui cachait quelques chose, elle avait pris la figure des grands inspecteurs de police à la télé pour cuisiner un suspect et qu’il passe aux aveux. Trouvant la situation amusante, le jeune homme fit pareil qu’elle, mettant sa main sous son menton, en riant légèrement. Il emprunta la même voix qu’elle pour répondre aux questions qu’elle lui avait posée.

—Ma journée c’est passée très bien comme toujours, les cours m’ont paru un peu long comme toujours, mais j’ai été sage et ai écouté bien gentiment. Hormis ça je ne crois pas avoir grand-chose à te dire… Ah si j’ai eu l’autorisation d’ouvrir un club de boxe anglaise dans les sous-sols.

Il s’était armé d’un léger sourire, montrant sa joie extrême, il était content de tout cela, il avait plein de réussite, son club, sa fille adoptive et il avait bien sûr trouvé la petite amie dont il avait toujours rêvé. Il écouta Jophielle parler par la suite avant que Tim ne vienne les interrompre, apportant les crocodiles et quelques gâteaux apéritifs pour les faire patienter… Mais quelque chose clochait dans les cocktails, on pouvait voir une rose sur la surface, tournant la tête vers Tim, Anatole demanda innocemment.

— Mon ami, tu as changé la recette de ton cocktail ?
— Non grand béta, c’est pour la saint-valentin…

La saint-valentin… Cela se répercuta dans la tête d’Anatole, il avait oublié cette fête, à vrai dire il ne l’avait jamais fêté donc ça ne lui sautait pas autant aux yeux que l’anniversaire de Rose ou Noël. Il était gêné, terriblement gêné, cette soirée devait être parfaite, mais il avait omis ce malheureux détail. Baissant la tête, désolé, il regarda Jo’ et Tim.

— Ah… Tu as… Pas pensée à la fête… Je suis désolé.

Tristounet, Tim reparti derrière son comptoir, en temps normal l’ange aurait réconforté son ami, mais il avait le regard porté sur celle qu’il aimait, la regardant dans les yeux, attendant une réaction de sa part. Il aurait dû s’en douter plus tôt, il y avait tellement de couple dans la salle et il n’y avait pas fait attention, son regard ne c’était presque jamais détourner de Jophielle en même temps. Mais cela ne l’excusait en rien, c’était une grosse erreur qu’il avait fait, il en rougissait de honte.

— Je suis désolé cette soirée n’est pas parfaite…

Mais alors qu’il disait ça, Tim déposa un gros bouquet de Rose rouge sur la table, il y avait dessus une carte de bonne fête signée Anatole, il ne comprit pas tout de suite ce qu’il se passait, mais Tim lui fit un clin d’œil et cela fit sourire l’ange qui cependant c’en voulait toujours.

Jophielle tentait toujours d'intimider son suspect avec son jeu d'actrice, lançant un regard des plus suspicieux à Anatole. Toutefois, elle fut déconcerté par la réaction du jeune homme, il était complètement rentré dans son jeu, avouant tout. Jophi eu un petit sourire en coin face à la voix grave, calme et on ne peux plus sérieuse de son ami. Anatole avait posé sa main sous son menton, l'air faussement pensif et torturé du criminel.

— Ma journée c’est passée très bien comme toujours, les cours m’ont paru un peu long comme toujours, mais j’ai été sage et ai écouté bien gentiment. Hormis ça je ne crois pas avoir grand-chose à te dire… Ah si j’ai eu l’autorisation d’ouvrir un club de boxe anglaise dans les sous-sols.

Jophielle était resté dans son rôle, les yeux plissés, elle mit quelques secondes à réalisé la porté des propos d'Anatole. Il avait ouvert un club ! Ce club dont il lui avait parlé hier soir, son projet se concrétisait donc. Jophi ne l'avait pas oublié, elle se souviendrait toujours du cours particulier que lui avait donné Anatole. Jo' quitta son rôle aussi rapidement qu'elle l'avait assimilé, affichant un sourire radieux et emplie d'une joie sincère. Jophi savait bien ce que représentait l'ouverture d'un club, le travail, mais surtout le bonheur d'avoir fait le premier pas vers la concrétisation d'un rêve. L'ouverture du club de baseball et softball, n'avait pas été de tout repos, mais qu'elle joie de voir arriver le premier membre. Jo' ne chercha pas à contenir sa joie plus longtemps, elle s'adressa avec entrain à son ami.

— C'est génial Anatole ! Tu as ouvert ton propre club ! Je comprend à quel point tu dois être heureux ! Mais pourquoi tu ne me l'as pas dit tout de suite ? C'est une super nouvelle ! Nous trinquerons ce soir à l'ouverture du club de boxe anglaise !

Jophielle eu un rire cristallin, puis elle réfléchit un instant avant de déclarer joyeusement.

— Tu te rends compte ? Nous sommes maintenant deux responsable de clubs, c'est romantique, tu ne trouves pas ? J'espère que tu auras vite de nouveaux membres !

Au même moment, Tim arriva déposant deux cocktails sur la table, les couleurs étaient appétissantes, de plus la petite rose à la surface donnait une touche raffinée. Jophielle remercia Tim d'un doux sourire, avant de se tourner vers Anatole qui semblait surprit par les boissons.

— Mon ami, tu as changé la recette de ton cocktail ?

— Non grand béta, c’est pour la saint-valentin…

Jophielle écarquilla les yeux, elle avait complètement oublié la Saint Valentin. Sa journée avait tournée uniquement autour de sa tenue, de plus, Jo' avait perdu la notion du temps et des évènements depuis sa rencontre avec le bel homme en face d'elle. Jophi fut quelque peu gênée, pour ce genre de fête, elle aurait aimé pouvoir préparer des pâtisseries pour son petit ami, des gâteaux, des chocolat ou encore plein de bonnes choses, qu'elle aurait confectionné elle-même, avec tout son amour. Cependant, une date n'est qu'une date, Jophielle retrouva son sourire et sa motivation habituelle, demain Jo' apporterait un beau panier bien décoré, avec plein de surprises gustatives pour son compagnon. Peut-être en retard mais, au moins l'intention y sera. En outre, Jo' n'avait aucun doute sur la gentillesse de son prince charmant, elle savait qu'il ne lui en tiendrait pas rigueur. Plongé dans le monde obscur de ses pensées, Jo' avait coupé tout contact avec la réalité durant quelques minutes. Quand enfin elle fut rappelé sur terre, Tim n'était déjà plus là. Anatole prit la parole avec gêne, une pointe de tristesse et de honte raisonnait dans sa voix.

— Je suis désolé cette soirée n’est pas parfaite…

Jophielle ne comprenait pas ce qui ce passait, pourquoi Anatole lui disait-il cela ? Il avait plongé son regard dans celui de Jo'. Celui de cette dernière était interrogateur. Jophi n'eu pas le temps de verbalisé sa question que Tim avait déposé avec douceur un bouquet de roses rouges, douze pour être précise. Jophielle les avait rapidement compté, sa mère lui avait apprit que le nombre de roses était significatif de la relation entre deux personnes. Douze était le signe de l'amour, vingt-quatre celui d'un amour fort de longue date, souvent pour des personnes mariées. Jo' aperçu la petite carte de voeux signé du nom d'Anatole, elle sourit, légèrement ému, elle avait oublié cette fête, mais son ami semblait s'en être souvenue, il était si attentionné, tellement adorable.

— Oh, merci Anatole pour ce merveilleux bouquet de fleurs. Je t'avoue que j'avais complètement oublié la Saint Valentin. Mais je te ferai une surprise demain, je te le promet. Je viendrais te voir au club de boxe anglaise pour te l'apporter. J'espère que tu ne m'en veux pas... Je suis tête en l'air de nature, mais quand je pense à toi j'en oublie tout le reste... Si tu savais comme c'est frustrant... Je t'aime trop Anatole, voilà mon problème... Encore merci, ses roses sont magnifiques !

Jophielle se leva avec grâce, contournant la table, elle s'approcha d'Anatole déposant un doux baiser sur ses lèvres en signe de remerciement. Jophi retourna ensuite à sa place un sourire de plus en plus grand se dessinait sur son visage. Enfin Tim réapparut avec les plats.

Ces roses n’étaient pas de lui, c’était Tim qui avait pris l’initiative d’en ramener afin que son ami n’ait pas honte d’avoir oublié. C’était un beau geste d’amitié et Anatole lui en était entièrement reconnaissant, cependant, il ne pouvait mentir à la jeune femme en disant que c’était de lui. Mais ne voulant pas décevoir Tim non plus, il lui avouerait après la soirée, il espérait qu’elle comprendrait. Cependant l’ange fut doublement gêné, la jeune femme l’avait oubliée aussi et elle croyait que lui non. Baissant la tête, il était désolé mais ne voulais pas lui dévoiler cette supercherie, il ne voulait pas que Tim sache qu’il lui avait dit. Finalement elle le remercia pour les fleurs en disant qu’elle aurait une surprise pour lui le lendemain et qu’elle l’emmènerait à la première séance de son club de boxe anglaise, plus elle parlait, plus il culpabilisait. Cependant quelque chose lui retira de cette honte qui s’accumulait, elle venait de l’embrasser amoureusement sur les lèvres, ça venait de lui donner à nouveau de l’assurance, son idée de lui avouer après la soirée restait cependant dans sa tête, il ne lui mentirait pas.

Elle était tellement souriante et s’il ne voyait plus ce sourire de la soirée, s’il lui avouait ? Il était tracassé par cette histoire. Mais il ne comptait pas se rétracter sur sa décision, avant cela autant faire de cette soirée un moment incroyable pour eux deux, un moment de détente après des jours aussi prenants et intensif, enfin bref, ils leurs faillaient profiter de ces instants. Tim venaient d’apporter les plats et une odeur exquise en sortait, le cadre était parfait, un endroit magnifique, de la bonne nourriture, tout était là pour une soirée magnifique… Tout sauf une chose, la musique. La scène était vide et des chuchotements ce faisaient entendre dans la salle et Tim semblait perdu à aller à droite et à gauche. S’excusant auprès de Jophielle, Anatole se leva et alla voir son ami.

— Anatole, je suis fichu…
— Qu’est-ce qu’il se passe, Tim ? Où sont les groupes ?
— C’est ça le problème, le groupe d’avant doit partir urgemment et le prochain n’est toujours pas là, si dans dix minutes il n’y a personne sur scène je suis mal.
— Bon calme toi, il doit y avoir une solution.
— Il y en a une, j’ai un serveur qui sait jouer de la contrebasse, j’ai un chef qui sait jouer de la batterie, une commis qui joue de la trompette et ma comptable qui joue du saxophone à merveille… Il me manque un pianiste pour les chansons d’amour et un chanteur…

Anatole se mit à réfléchir très vite, il voulait aider son ami, mais où trouver un pianiste et un chanteur ? Il regarda alors Jophielle, ça fit tilt dans tête, il allait rendre cette soirée inoubliable c’était sûr. Sans prévenir, il prit la main de sa chère et tendre et la guida à travers toute la salle, jusqu’aux coulisses, il avait une pianiste et il risquait de devenir le chanteur, l’idée de monter sur scène le rendait nauséeux mais il le fallait, pour ce bon Tim. Il ressentit de la réticence du côté de sa chère et tendre, ils approchaient de la scène, il fallait lui expliquer et la convaincre.

— Je vais faire un truc de fou, fin du moins nous, si tu le veux bien. Alors voilà, il y a une salle pleine de gens qui attendent de la musique et il y a un souci de musicien, donc il faut faire le show en attendant les artistes, es-tu avec moi, mon amour, ma pianiste aux doigts de fées ?

Il avait emprisonné gentiment les mains de Jophielle dans les siennes, la regardant dans les yeux, il voulait la convaincre plus que ça, mais il espérait que tout ceci aurait suffi à la satisfaire, il faisait quelque chose de dingue. Il ne savait pas vraiment chanter, fin du moins il n’avait jamais essayé alors il ne pouvait pas être sûr que ce soit une horreur ou un triomphe, mais il savait une chose. Que celle qu’il aimait était une femme fantastique qui pourrait surmonter cette épreuve qu’ils allaient traverser ensemble. Mais en même temps si elle refusait, il ne lui en voudrait pas, c’est lui qui n’avait pas réfléchit avant de rejoindre les coulisses.

Jophielle observa Tim déposer les plats, l'odeur embaumait la table. Jo' était transporté dans ce nouvel univers culinaire qu'elle ne connaissait pas encore. Les américains n'étaient pas vraiment réputé pour leur bonne cuisine, toutefois la composition de son assiette était si appétissante et colorée que Jophi eu un doute sur cette mauvaise réputation. Elle jeta un doux regard et un regard entendu à son amoureux, Jo' prit son verre et le leva doucement, le bras à demi-plié.

— Je lève mon verre à l'ouverture de ton club de boxe anglaise, et bien sûr à notre première Saint Valentin en amoureux !

Jophielle trampa ses lèvres délicatement au contact du cocktail. Puis Jophi commença à attaquer le plat de résistance qui lui faisait les yeux doux depuis quelques minutes. C'était tout simplement délicieux, Anatole avait beaucoup de goût, ce restaurant était parfait, une ambiance des plus romantique les entourait. Soudain, un silence s'installa, la scène s'était vidé, les musiciens n'étaient plus là. Jo' interrogea son ami du regard.

— Il n'y a plus de musique ? Que se passe-t-il ?

Anatole semblait lui aussi inquiet, il s'excusa au près de Jophielle et partit glaner des informations auprès de Tim, qui s'affolait derrière son comptoir. Jophi les observait de la table, elle avait posé ses couverts attendant le retour de son prince charmant pour continuer à déguster ses merveilleux mets.
En un rien de temps, Anatole était réapparut devant Jophielle, il l'avait saisit par la main l'entrainant avec lui. Jo' protesta un peu, se séparer de son assiette encore à moitié pleine lui fendait le coeur, la nourriture était une chose sacré pour Jophi.

— Mais le repas...?!

Toutefois Jophielle se résigna à abandonner les délices qui l'amadouaient sur la table. Anatole l'amena jusqu'aux coulisses où il lui exposa brièvement la situation critique dans laquelle se trouvait Tim.

— Je vais faire un truc de fou, fin du moins nous, si tu le veux bien. Alors voilà, il y a une salle pleine de gens qui attendent de la musique et il y a un souci de musicien, donc il faut faire le show en attendant les artistes, es-tu avec moi, mon amour, ma pianiste aux doigts de fées ?

Jophielle était resté bouche bée, elle voulait bien aider Anatole, mais le moins qu'on puisse dire, c'est qu'une fois encore il la surprenait. Jo' était vraiment heureuse d'avoir travaillé le jazz durant une grande partie de son adolescence, malheureusement, cela faisait bien un bon mois qu'elle n'avait plus rencontré le contact des fraiches touches d'un piano. Elle aurait besoin d'un minimum de sensibilisation, ne serait-ce qu'une minute pour dégourdir ses doigts et retrouver ses habitudes. Anatole avait saisit les mains de Jophielle avec délicatesse, plongeant son doux regard dans celui de la jeune femme, tentant de la persuader avec les yeux. Jophi eu un petit rire à cette idée. Son compagnon était fou, oui complètement fou, mais Jo' l'était encore plus, elle était littéralement folle amoureuse de lui, et s'il fallait se produire devant une salle entière pour lui faire plaisir, Jophielle en était capable. Etrangement, aucune crainte n'avait prit possession d'elle, Jo' n'avait pas le traque, et n'était pas plus impressionné que ça à l'idée de monter sur scène devant cette salle rempli de couples. Au fond c'était quelque peu romantique, tous les deux, en duo, elle l'accompagnerait au piano, il chanterait, et sans doute prendrait-elle part au chant. Cette soirée promettait d'être encore inoubliable. Jophielle embrassa Anatole avec tendresse, en signe de réponse, lui donnant son accord.

— Je crois bien que je suis folle. Soit ta folie est contagieuse, soit je suis folle amoureuse de toi. C'est peut-être même un peu des deux. J'aurais juste besoin d'une petite chose avant de jouer, donne-moi une minute pour dégourdir mes mains.

Jophielle regarda autour d'elle, dans les sombres coulisses de la scène, elle aperçu un vieux piano, elle s'assit rapidement lâchant les mains de son ami. Une fois au piano, elle appuya avec son pied sur la pédale de sourdine pour atténuer au maximum le bruit de l'instrument. Jo' joua quelques début de partitions avant de se levé avec un grand sourire et de s'écrier en regardant Anatole.

— C'est bon ! Je suis prête !

Jophielle prit la main de son amant, ils montèrent sur scène côte à côte, les autres musiciens, du moins les employés du restaurant s'était installé. Jophi passa les voir un par un les saluant avec respect, tout en leur soufflant le nom du morceau. Puis elle s'installa au piano, passant doucement ses mains pour défroisser sa robe. Au moins se disait-elle, elle était présentable pour un concert dans cette tenue. Jo' s'éclaircit la voix puis posa un doux regard sur Anatole lui chuchotant avec douceur.

— Tu es prêt ?

Dans un commun accord Jophielle joua les premières notes, puis le morceau suivit. Jophi se sentait transporté par la musique, comme dans un monde parallèle où ils n'étaient que tous les deux sur une plage de sable fin.

Il espérait de tout son cœur qu’elle dirait oui et c’est ce qu’elle fit, fin du moins c’est ce qu’on pouvait interpréter avec le tendre baiser qu’elle lui donna. Elle se disait folle d’amour, alors elle n’était pas seule, ils étaient tous deux bons pour l’asile à ce point de la folie amoureuse, mais ils s’en fichaient car il n’y avait qu’eux deux qui comptait, leur couple. La regardant se diriger vers un vieux piano pour y faire parcourir ces doigts afin de s’entraîner, Anatole eut le cœur net que la jeune femme était un pianiste. Tim n’avait pas à s’en faire pour le pianiste, Jophielle ferait largement l’affaire, mais ce qui inquiétait plus l’ange, c’était lui… Chanteur… Il pratiquait la chanson sous la douche comme à peu près tout le monde, mais ce n’était en général rien de plus. Allez sur scène était risqué et il fallait dire qu’il commençait à se dégonfler, mais quand Jophielle vint mettre sa main dans la sienne, cela lui donna du baume au cœur, rendant ces doutes clairs, il avait dit qu’il chanterait et il le ferait. Ravivé par une étincelle d’amour, sa flamme de sureté c’était rallumé et maintenant il ne voyait plus que le positif de la chose, comme le fait qu’il saurait que chanter n’est pas fait pour lui.

Ils montèrent côte à côte sur la scène éclairée et aux rideaux bleus, tous les instruments étaient en place et le micro était mis en avant de la scène. Légèrement stressé, le jeune homme alla avec Jo’ saluer l’orchestre du soir, la jeune femme leurs glissait à l’oreille la musique qu’elle avait choisi. Anatole lui faisait confiance, elle savait de quoi elle parlait et son choix devait être parfait car tous les musiciens affichaient un large sourire et hochaient la tête. Pour sa part, l’ange quitta sa belle pour rejoindre le centre de la scène où était posé le micro… La trouille ? Il avait déjà dépassé cette étape depuis longtemps, là il voulait s’enfuir à toute jambe et ne plus revenir, mais il s’était mis dans ce guêpier et il allait devoir assumer.

Aspirant profondément il testa le micro en tapotant doucement dessus, cela résonna légèrement, regardant le public, flippa encore plus, puis il se tourna vers Jophielle qui, elle, semblait sereine, elle était concentrée et elle était très à l’aise. Il était admiratif devant la jeune femme qui posa un regard doux sur lui, comme toujours, elle lui redonnait confiance en lui rien qu’en le regardant, elle lui demandait s’il était prêt, intérieurement c’était la panique, mais sa tête alla de haut en bas, donnant son accord. Il se retourna vers le public qui semblait clouer aux lèvres d’Anatole et un Tim sur le point de s’évanouir. La chanson commença… Il sourit, c’était l’une de ses chansons préférées, prenant le rythme, il se mit à chanter.

La voix d’Anatole lors de cette chanson était normale, plus basse que la voix du king du jazz, le défunt Louis Armstrong, c’était une voix plutôt équilibrée qui allait relativement bien avec la chanson, c’était une prouesse pour le jeune homme habitué à ne pas chanter, il ne savait pas si le public apprécierait ce changement de timbre de la musique original, mais la nourriture ne volait pas à travers la salle et Tim ne c’était pas évanouit, c’était bon signe.

Finissant la chanson, Anatole fixa la salle qui semblait perplexe face à sa prestation pour finalement voir les gens applaudirent, il les salua et sauta littéralement dans les bras de Jophielle, souriant, murmurant plusieurs fois :

— J’ai réussi… J’ai réussi… Et tu as été merveilleuse !

Jophielle était assise devant le piano, elle venait de faire un petit signe de tête à Anatole. Il semblait être prêt aussi, JO' se tourna ensuite vers les autres musiciens, leur adressant un sourire entendu. Ses mains touchèrent les touches encore froide mais douce, ce contact était agréable. JOphi commença le morceau par l'amorce au piano, puis la trompette suivit promptement, l'orchestre improvisé était plutôt bien organisé. Jophielle avait choisit une chanson très connu avec l'intention que tous les musiciens la connaissent par coeur. C'était une réussite pour un début, puis vint le tour du chanteur, Jo' observait, l'encourageant du regard son ami, il semblait quelque peu paniqué, mais retrouvant son sang froid, il commença, approchant ses lèvres du micro. Jo' en avait le souffle coupé. La voix d'Anatole était magnifique, presque semi-divine, emportant les coeur et les esprit dans un autre monde, cette fois Jophielle voyait un jardin rempli de fleurs toutes plus colorées les une que les autres. Une joie immense la traversa, mais surtout son sentiment amoureux était alors décuplé comme appelé. Jo' jeta une oeil furtif au public, les couples présent étaient eux aussi transporté par la voix de son prince charmant, le sixième sens divin de Jophi lui indiquait clairement, l'ambiance du restaurant avait changé de façon miraculeuse. Les personnes réunit dans cette salle, n'oublieraient certainement pas cette Saint Valentin de si tôt.

Enfin le morceau touchait à sa fin, Jophielle fini les deux dernières mesures avant de lever ses mains du clavier, de les poser avec douceur sur ses genoux, et de se dresser face au public, saluant un grand sourire aux lèvres, impatiente de retrouver Anatole dans les coulisses. Une fois qu'elle avait relevé la tête, aux applaudissements, Jo' comprit que son compagnon ne pouvait plus attendre, il était aux anges, et accourant vers elle, il l'enlaça avec vigueur, mais toutefois, toujours avec douceur et tendresse, lui chuchotant à bout de souffle quelques mots.

— J’ai réussi… J’ai réussi… Et tu as été merveilleuse !

Jophielle l'enlaça à nouveau, un sourire satisfait et resplendissant de bonheur se dessinait sur ses lèvres.

— Tu as été fantastique aussi ! Et cette voix... Jamais je ne l'aurai imaginé !

Le souvenir de cette chanson qui repassait sans cesse dans l'esprit de Jophielle, lui rappela ce sentiment d'amour universel, voir sans borne qu'elle lui inspirait. Prise une fois de plus, d'une pulsion, Jophi embrassa Anatole. En détachant ses lèvres des siennes, Jo' entendu quelques applaudissements, ses joues s'empourprèrent, d'un rouge écrevisse. Jophi avait complètement oublié qu'ils étaient encore sur scène, elle venait de se donner en spectacle. Tim était le premier à applaudir leur faisant un clin d'oeil non dénué de sens. Ce qui n'aida pas vraiment Jo' à sortir de la honte qui l'avait capturé.

Jophielle prit vivement la main d'Anatole, l'invitant à la suivre dans les coulisses, où se tournant vers lui, les yeux vers le sol, elle balbutia quelques mots d'excuses toujours aussi honteuse.

— Je...Je...Je suis désolée, Je... Je... Je n'aurais pas due... Devant... Devant tout ce monde...

Jophielle était de nature discrète et se produire ainsi sur scène, n'était pas dans ses habitudes. Au fond c'était la voix d'Anatole qui l'avait complètement hypnotisé, révélant son désir le plus profond au grand jour, devant une salle pleine, le jour de la Saint Valentin, qu'elle avait, soit dit en passant, oublié. Jophi avait de plus en plus honte d'elle, même si elle ne regrettait en rien son baiser, Jophielle était persuadé d'avoir mit mal à l'aise son compagnon.

Soudain dans les coulisses, Tim apparut, un sourire rieur aux lèvres. Jophielle n'était pas rassuré par l'apparence moqueuse du jeune homme, même si, elle se doutait qu'il ne s'agirait que de taquineries.

— C'était magnifique, et le final, tout bonnement parfait ! Ah c'est beau l'amour !

Jophielle ne savait pas trop comment le prendre, le compliment était rassurant sur leur prestation musical, mais la petite remarque sur le "final" accentua un peu plus le rouge sur ses joues, et sa timidité.

Ils se serrèrent l’un contre l’autre pendant quelques instants, Anatole n’avait aucune gêne car elle venait tout juste de la complimenter sur sa voix et pour lui il n’y avait que eux sur terre, qu’eux deux. Ce dîner promettait d’être mémorable, tout comme chaque jour passé auprès d’elle vu comment se présentaient les évènements depuis qu’il l’avait rencontré, comme il le savait maintenant, avec elle chaque jour serait une aventure et celle-là était plutôt positive… Il l’a découvrait au fur et à mesure et il découvrit aussi de nouvelle facette de sa personnalité, mais aussi des talents qu’il n’aurait jamais douté avoir auparavant.

Restant contre elle il se demandait quelque chose… Elle finit par l’embrasser tendrement, pendant ce baiser il ne restait encore qu’eux deux, il aimait beaucoup le contact de ses lèvres sur les siennes et en profita un moment avant de finir par libéré ses lèvres des siennes doucement. Ce baiser se termina finalement sous un tonnerre d’applaudissement de la salle emplie de couple, ils n’étaient plus seul pour Anatole qui finit par rougir en sortant brutalement de scène avec Jophielle. Finalement il écouta la jeune femme qui s’excusait pour ce qu’il venait de ce passer… Il ne lui en voulait pas du tout, il se fichait bien des autres et ce qu’ils avaient pu voir, leurs amours n’étaient un secret pour personne et puis, ce produire ainsi en public était certes gênant d’un côté mais plutôt excitant d’un autre. Il la regardait, elle avait les yeux baissés et ne semblait observer que le sol, elle était plus gênée que lui, gardant un sourire aux lèvres, le jeune homme vint caresser tendrement sa joue et il allait dire quelque chose quand Tim arriva dans les coulisses.

Il leurs donna son avis sur la représentation qu’il venait d’exécuter. Cependant, il fit une remarque ce qui devait être leur tendre baiser et il en rougit vivement, le dirigeant du New Louis vit qu’il les avait quelque peu gênés par ce qu’il venait de dire, il finit par s’éclipser en les félicitant à nouveau, les laissant en tête à tête à nouveau. Mettant quelques instants à faire disparaître le rouge qu’il avait aux joues, Anatole reporta son attention sur sa chère et tendre, il lui prit les mains doucement et plongea ses yeux dans les siens.

— Tu n’avais pas à t’excuser, je t’aime et que tout le monde le voit ne me gêne pas du tout, au contraire, ce fut légèrement amusant et puis on pourra le rajouter aux choses incroyables que l’on a fait. Je t’aime ma princesse et rien n’y changera même cet élan d’amour que j’ai beaucoup apprécié après un tel spectacle et je ne pense pas que tu regrettes réellement ton geste et tu n’as pas à le regretter.

Il caressait tendrement le dos des mains de Jophielle avec ses pouces cherchant à la rassurer le plus possible, cependant, il fut le suivant à baisser la tête dans les couloirs déserts des coulisses.

— Si quelqu’un à quelque chose à se reprocher c’est moi. Je t’ai menti, fin je ne t’ai surtout pas dit que c’est Tim qui a pris tout seul l’initiative de ces roses, c’est mon ami, il faut le comprendre. Cependant moi aussi j’ai oublié la saint valentin et je t’ai fait croire que tu étais la seule de nous deux à l’avoir oublié… J’ai honte, mon amour.

Rouge pivoine de honte, le jeune homme lui avait avoué la réalité mais il n’aurait pu garder plu longtemps ce mensonge, il n’était pas un menteur et surtout si ça faisait souffrir la jeune femme. Il ne voulait pas la faire souffrir son but en tant que petit ami était de la rendre heureuse et non le contraire !

Jophielle venait de s'excuser d'une faible voix pour son impulsivité. Ses joues s'étaient empourprées, ses yeux étaient fixés sur le sol, honteuse, Jo' n'osait plus croiser son regard. Soudain, sur sa joue, le contact de la main d'Anatole la fit frissonner. Jophi leva les yeux, toujours empreint d'une légère inquiétude, celle de la réaction de son ami. Jo' n'eu pas le temps d'amener son regard jusqu'à celui de son amant, ce dernier fut attiré par Tim, qui apparut soudainement dans les coulisse. Il semblait amusé et commenta leur prestation.

— C'était magnifique, et le final, tout bonnement parfait ! Ah c'est beau l'amour !

Jophielle jeta de nouveau son regard sur les chaussures d'Anatole, des chaussures de ville en cuir noir, elles semblaient récentes et bien cirées. Les pas de Tim raisonnèrent, il venait de quitter les coulisses. La voix d'Anatole réveilla Jo', la sortant de ses songes.

— Tu n’avais pas à t’excuser, je t’aime et que tout le monde le voit ne me gêne pas du tout, au contraire, ce fut légèrement amusant et puis on pourra le rajouter aux choses incroyables que l’on a fait. Je t’aime ma princesse et rien n’y changera même cet élan d’amour que j’ai beaucoup apprécié après un tel spectacle et je ne pense pas que tu regrettes réellement ton geste et tu n’as pas à le regretter.

Jophielle eu un petit rictus, un sourire timide. Une fois de plus les paroles d'Anatole l'avaient rassurés et amusés. Il avait trouvé cela drôle ?! En plongeant son regard au fond de celui du jeune homme, elle arborait une expression joyeuse. En observant son petit ami, elle se souvenait pourquoi elle l'aimait tant. Sa gentillesse, sa tendresse, son humour, tant de qualité qui faisait fondre la jeune femme, de plus il lui avait offert un bouquet de roses pour la Saint Valentin, preuve de sa prévenance vis à vis d'elle. Anatole avait maintenant saisit les mains de la jeune femme, en caressant les paumes avec douceur. Cette fois, c'était lui qui semblait honteux et embêté. Jophielle cherchait désespérément à déchiffrer son expression, cherchant à comprendre. Sa réponse ne tarda pas, en effet le jeune homme prit la parole doucement.

— Si quelqu’un à quelque chose à se reprocher c’est moi. Je t’ai menti, fin je ne t’ai surtout pas dit que c’est Tim qui a pris tout seul l’initiative de ces roses, c’est mon ami, il faut le comprendre. Cependant moi aussi j’ai oublié la saint valentin et je t’ai fait croire que tu étais la seule de nous deux à l’avoir oublié… J’ai honte, mon amour.

Jophielle était surprise, ses yeux s'écarquillèrent face à l'aveux de son ami. Jo' ne lui en voulait pas le moins du monde d'avoir oublié la Saint Valentin tout comme elle. Jophi ne lui tenait pas non plus rigueur de ne pas l'avoir dit, après tout, elle avait pour principe de ne pas considérer une omission d'information comme un mensonge. Toutefois le ton désolée et sincère de son ami, amusa Jo', elle eu un petit rire avant de l'enlacer dans ses bras, tentant, sur la pointe des pieds d'atteindre son coup, lui chuchotant à l'oreille.

— Ne t'inquiète pas, je ne t'en veux pas du tout. Demain je ne serai pas la seule à me rattraper, mais attention, tu n'auras plus le droit à l'option rose ! Je serai intransigeante ! La Saint Valentin n'est qu'une fête comme une autre, elle n'a rien d'exceptionnelle, et puis même moi je l'ai oublié, nous sommes à égalité maintenant mon ange.

Jophielle riait de bon coeur, se détachant d'Anatole avec douceur. Jo' saisit la main de se dernier, le tirant de nouveau vers leur table, où Jophi avait laissé quelques instants plus tôt à contre coeur son assiette encore pleine. Une fois revenue au point de départ, Jophielle fut complètement dépitée, les plats avaient disparus. Ses yeux devenaient humides, l'idée que la pauvre nourriture, qui lui faisait de l'oeil quelques minutes avant leur numéro improvisé, avait fini tristement la chagrinait. Jo' s'attachait souvent à des choses futiles, mais un repas n'avait rien d'ordinaire pour elle. Ainsi, elle reprit sa place faisant la moue, en passant sa main à l'endroit où était posé son assiette avant la disparition, Jophi posa son regard sur Anatole.

— Elle a disparut...

Elle ria… Le jeune homme en conclut qu’elle ne lui tenait pas rigueur de ce qu’il avait fait, elle le prenait donc bien et ce fut un soulagement pour Anatole. Elle serra dans ses bras l’ange ce qui le fit légèrement sourire, surtout quand elle se mit sur la pointe des pieds pour que ces lèvres puissent atteindre son oreille. Il ne se moquait pas de la taille de sa bien-aimé c’était lui qui était trop grand après tout, il trouvait simplement cela amusant. Enfin bref, elle l’informa qu’il allait devoir lui aussi ce rattraper demain… Que pourrait-il faire ? Il n’en savait rien pour l’instant mais il trouverait c’était obligé ! Cependant pour l’instant il valait mieux se concentrer sur cette magnifique soirée, que de penser à demain. Ils venaient de faire un numéro de chant incroyable et maintenant se nourrir était la meilleure des choses à faire car l’orchestre était là… Et c’était l’orchestre aux musiques sur lesquels Anatole voulait faire danser sa petite amie. Chaque chose en son temps, car là Jo’ semblait plutôt penser à son estomac qu’a autre chose car elle venait de prendre le jeune homme par le poignet pour les ramener à leur table. Anatole fut étonné de voir que leurs assiettes avaient disparues, il ne put cependant s’empêcher de rire au comportement de sa bien-aimée qui avait l’air horriblement déçue et avec un comportement un peu enfantin avait signalée cela. Il regarda autour de lui, cherchant son ami Tim des yeux, s’excusant auprès de Jo’, l’ange se leva et alla en cuisine. Il n’avait pas vraiment de gêne à y aller il connaissait bien le personnel et Tim lui laissait un libre accès au restaurant du temps qu’il était raisonnable.

Dans la cuisine de nombreux fumets parfumaient l’air, l’odeur de toutes ses saveurs étaient agréables ce qui informait que les plats étaient vraiment fait pour ne pas prendre le dessus l’un sur l’autre en cuisine et gâcher le plat. Enfin bref, le jeune homme trouva vite son ami en train de donner des ordres, attendant qu’il ait finit, Anatole regarda autour de lui et vit le pâtissier en train de concocter de délicieux gâteaux qui vous donnerais faim à n’importe qui. Puis une idée soudaine vint au jeune homme, il venait de trouver ce qu’il ferait pour ce racheter de l’oubli, affichant un large sourire, il finit par se faire interpeler par Tim.

— Ah voila notre chanteur ! Encore bravo !
— Merci… Euh, j’ai remarqué que nos assiettes ont disparues…
— Oui, je n’allais tout de même pas vous laisser des plats froids ! Cela me ferait une mauvaise réputation en tant que restaurateur mais aussi en tant qu’ami. Voilà des plats tous chaud !

Le jeune homme fut ébahi, Tim avait disposé sur un plateau les plats que lui et Jophielle avaient commandé et des petites portions de chaque plat que proposait la carte du restaurant. Tim tendit à Anatole le plateau :

— J’ai d’autres ordres à donner ici, le service a été retardé avec l’imprévue sur scène, tu peux emmener ça pour ta douce et toi ?
— Oui, merci pour tout.

Passant les portes de la cuisine, le jeune homme sourit car ça faisait longtemps qu’il n’avait pas fait ça, il avait eu assez souvent des petits boulots de serveurs et avaient ainsi acquis une certaine aisance. Il passa donc la porte avec tous les mets qui feront surement plaisir à la jeune femme qui devait surement s’impatienter à cause de l’attente qu’il causait. Arrivant donc à la table, il déposa ses lèvres sur celle de son amour et lui présenta le plateau.

— Avec les compliments du maitre de la maison.

Content de son rôle de serveur, le jeune homme déposa les plats devant sa cher et tendre un large sourire aux lèvres, elle était sa lumière et il adorait pouvoir être avec elle.

Jophielle était toujours sous le choc, les yeux rivés sur la trace qu'avait laissé l'assiette sur la table. Jo' n'avais même pas remarqué la disparition d'Anatole. Une larme avait coulé le long de sa joue. Soudain, elle reprit conscience quand la musique du deuxième groupe reprit. Jo' comprit bien vite que ça réaction pouvait sembler ridicule. Elle leva vivement les yeux vers le siège de son ami, le découvrant vide, et inoccupé. Jophi eu un soupir de soulagement, elle passa vite sa main sur son visage pour sécher ses larmes, puis fouillant dans son petit sac, Jo' en sorti un petit mouchoir, histoire de vérifier que son maquillage n'avait pas trop couler. Un fois rassuré, et arrangé, Jophielle chercha des yeux son chanteur particulier, sans succès. Au bout de quelques minutes, et d'une longue méditation sur les raisons qui avaient pu pousser Anatole à déserter, Jo' reconnu l'odeur du plat qu'elle avait commencé à manger avant leur escapade artistique. Tournant vivement le visage, Jophielle croisa le regard de son amant, arborant un magnifique sourire. Le jeune homme s'avança vers elle, déposant un doux baiser sur ses lèvres avant de lui présenter son butin.

— Avec les compliments du maitre de la maison.

Anatole déposa l'assiette devant Jophielle avec beaucoup de classe, celle d'un excellent serveur. Ce détail ne manqua pas d'interpeler Jophi.

— Merci, mon ange. Dis-moi, tu as des talents de serveur.

Jophielle lui sourit, amusé, en l'observant prendre place en face d'elle. La faim commençait à atteindre Jophi avec force. Toutefois le plat n'était pas exactement comme celui qui avait disparut, dans l'assiette on pouvait distinguer trois plats différents. Chacun de ses mets dégageait une odeur bien particulière, mais laissait l'eau à la bouche. En souriant à Anatole, Jo' commença à lui souhaiter un bon appétit.

— Bon appétit mon amour ! Ca à l'air délicieux !

Le repas continua dans un doux silence de dégustation, au son de la musique. Une fois son assiette terminée, Jophielle regarda la piste de danse où de nombreux couples bougeaient sur les rythmes du jazz. Jo' avait un regard envieux, Jo' voulait pouvoir prendre la main d'Anatole, pour danser sur cette même piste, devant la scène où quelques instant plus tôt c'était eux qui se produisaient.
Tim arriva comme par magie, se matérialisant à côté d'eux. Il prit les deux assiettes dans ses mains. Puis s'adressa à Jophi avec un grand sourire.

— Le repas à l'air de vous avoir plu. Le dessert mettra un peu de temps à arriver, la piste de danse est toujours ouverte.

Sur ces derniers mots, Tim avait fait un clin d'oeil à Jophielle, elle le remercia discrètement d'un sourire chaleureux.

— C'était délicieux, merci Tim.

Puis se tournant vers Anatole, Jophielle le fixa avec insistance attendant une invitation à rejoindre la piste en sa compagnie.

Les yeux de la jeune femme s’étaient remplis d’étoiles en quelques instants, Anatole sourit car il se doutait que c’était les plats qui faisaient naître ses astres dans ces magnifiques yeux. Lui il avait trouvé deux lueurs dans les yeux de la jeune femme, deux lueurs qui lui appartenaient car ça devait être lui qui les avait créées donc il n’était pas jaloux de toutes ces étoiles. S’asseyant en face d’elle il lui répondit à sa réflexion sur ses talents de serveur avec un large sourire et un clin d’œil :

— J’ai des tas de talents cachés.

Une fois le bon appétit souhaité, ils se lancèrent tout deux sur les bons plats que Tim venait de faire porter à Anatole. Le repas fut plutôt silencieux mais ce n’était pas un silence lourd, ils mangeaient et dégustaient simplement les plats en écoutant du Jazz, en lançant quelques regards vers sa bien-aimée, le jeune comprit à la façon dont elle regardait la piste de danse qu’elle désirait aller faire quelques pas dessus. La laissant patienter le temps de finir de manger, le jeune homme hésita quelques instants, avant de se décider quand Tim leurs signala que la piste était ouverte, mais surtout quand Jophielle le regarda avec une certaine insistance.

Se levant donc de sa chaise, l’ange alla aux côté de la jeune femme et l’invita à danser en tendant sa main vers elle, attendant qu’elle veuille bien la prendre. Elle la saisit et il la guida jusqu’à la piste de danse en face de la scène où il y a quelques instants ils avaient joué ce morceau de musique, une musique qui serait surement la leur, leur chanson. Enfin bref, ils allèrent au centre de la piste en se faufilant entre les couples dansant. Finalement, Anatole posa sa main dans le dos de la jeune femme se mettant en position pour danser avec elle… Il était un peu tendu car il n’avait jamais vraiment dansé avec quelqu’un. En faites il servait en général de repose pied à Rose… Cette fois c’était une autre partie. La pressant contre lui, le jeune commença à danser avec Jophielle, la guidant comme il le fallait pour un slow. Il n’était le type le plus doué en danse mais il avait tout de même les bases et donc savait se débrouiller on pouvait cependant noter quelques erreurs de sa part, cependant tant qu’il ne marchait pas sur les pieds de la belle tout allait bien.

Affichant finalement un large sourire, Anatole vint vers l’oreille de la jeune femme, il avait quelque chose à lui dire qu’il ne lui avait pas encore dit et qu’il brulait d’envie de dire.

— Bonne saint-valentin mon amour. Je t’aime.

C’est sur ces mots qu’il vint embrasser amoureusement celle pour qui son cœur ne cessait de battre la chamade, celle qu’il aimait d’un amour grand et pur, qu’il chérissait et qu’il protégerait quoiqu’il en coute. La gardant dans ses bras les lèvres collés aux siennes, il repensa à sa rencontre avec elle ils ne se connaissaient que depuis peu et pourtant il avait l’impression de la connaitre depuis son enfance, avant sa vie était plutôt blanche sans réel soucis, il vivait tranquillement sans réellement ce soucier de rien mais il avait quand même ce sentiment de solitude, maintenant il voyait la vie d’un autre œil, cette nouvelle vie il la voyait en rose.

Jophielle sentie l'excitation monté en elle, quand Anatole quitta sa chaise, se postant à côté d'elle en lui tendant la main pour l'inviter à danser. Jo' lui adressa un sourire béat, avant de se lever marchant vers la piste de danse. Jophi était comme une gamine qu'on emmenait au parc d'attraction, l'idée de pouvoir partager une danse avec Anatole la comblait littéralement. Ils frôlèrent enfin le parquet usée devant la scène, Anatole avait prit la posture d'un danseur, et Jophielle en fit de même, déposant ses bras autour du coup de son amant quand les musiciens commencèrent à jouer un slow en l'honneur de la Saint Valentin. Jo' était captivé par cette danse, elle pouvait sentir le corps d'Anatole frôler le sien à chaque pas, son coeur battre régulièrement, mais cependant d'une force qu'elle n'aurait pu estimer. Les yeux de son ami étaient doux et tendres, Jophi se perdait presque dans ses pupilles, qui lui inspiraient un amour sincère. Le jeune homme approcha ses lèvres de l'oreille de la jeune femme lui susurant d'une voix sensuelle quelque tendre mots.

— Bonne saint-valentin mon amour. Je t’aime.

Le rouge lui monta vite aux joues, mais Jophielle n'eu pas le temps de répondre, qu'Anatole avait prit possession de ses lèvres avec envie et passion. Quand ils rompirent le baiser, il reprirent leur danse, Jo' déposa sa tête sur l'épaule de son ange, se laissant porter par la danse. Devant ses yeux passa un couple qui attira son attention. Jophi les suivit des yeux un instant, cherchant ce qui leur valait autant d'intérêt. Le jeune homme semblait un peu maladroit, et on pouvait lire sur son visage qu'il était légèrement simplet voir niait. En contraste la jeune femme était vêtue d'une robe rouge moulante et courte, une couleur criarde et un peu vulgaire sur elle, pourtant, ses courbes étaient magnifiques. La femme à la robe flamboyante avait un décolté plongeant, qui laissait entrevoir sa poitrine de façon provoquante, et son compagnon semblait s'en délecter. Ce couple était toutefois, surprenant, que dire, peu accordé. Il semblait que Jophielle n'était pas la seule à le penser car cette femme fatal ne regardait même plus son ami, elle cherchait autour d'elle, puis s'arrêta sur Anatole, son regard glaça Jo' sur place, lui laissant un mauvais pré-sentiment. La femme à la robe rouge avait un sourire de femme fatal qui avait repéré une proie, Jo' blottie sa tête contre le torse d'Anatole par réflexe, cherchant à éviter se regard, et le sourire défiant de la jeune femme à son égard.

Seulement quelques seconde plus tard, la musique avait prit fin, et les deux amoureux sortait un instant de la piste, pour rester un peu seul tous les deux, Jophielle avait prit la main d'Anatole cherchant à disparaitre de la vue de la femme fatal. Cependant, malgré ses bonnes intentions, la femme à la robe flamboyante se matérialisa aux côtés du couple, accompagné de son ami, qu'elle prenait bien garde à laisser à distance. Elle commença à s'adresser à Anatole, en faisant bien attention à ignorer Jo'.

— Bonsoir, beau jeune homme. Quel est ton petit nom ?

Jophielle avait été littéralement soufflé par son audace, mais surtout par ses actions, la jeune femme l'avait fait reculer en passant devant Anatole. Son ami me prit par le bras, et avec un petit air désolée il formula de plates excuses.

— Je suis désolée, elle est toujours comme ça, ne le prenez pas mal Mademoiselle.

Jophielle était pétrifié de stupeur, comment ? Comment cet homme pouvait-il être aussi calme ? Jo' n'était en rien jalouse, ce genre de vices ne faisait pas partie de son caractère seulement, un pincement au coeur se faisait sentir dans sa poitrine. Piqué maintenant de curiosité, Jophi se tourna vivement vers l'hypothétique prétendant de la jeune femme fatale.

— Mais vous, n'êtes vous pas inquiet de la voir ainsi avec un autre homme ?

— Haha, je suis juste son meilleur ami, il n'y a rien entre nous, disons simplement que Julian aime s'amuser, surtout les soirs de Saint Valentin.

Autant dire que la réponse ne fit qu'accroitre les inquiétudes de Jophielle face à ce danger imminent que représentait cet femme.

Anatole était heureux, être aussi près de la jeune femme le changeait un peu, il pouvait sentir Jo’ contre lui, certes, c’était moins aigüe que lorsqu’il n’était que rien que tous les deux le matin à l’infirmerie, enfin bref. Durant la danse, Anatole sourit quand sa petite amie posa sa tête sur son épaule, il en profita pour caresser tendrement les longs cheveux de la jeune femme qu’il aimait tant. L’ange fut cependant interloquer par Jo’ qui ne semblait pas très à l’aise, elle semblait préoccupée, peut-être que le jeune homme ce faisait des idées et donc il continua de danser. Ses doutes se confirmèrent quand sa bien-aimée vint coller sa tête sur son torse, son regard s’orientant vers tous les endroits de la piste, Anatole trouva la source d’inquiétude de Jophielle… Une femme que l’on pourrait bien qualifier de femme fatale observait l’ange, ce dernier soupira, effectivement cette personne semblait amener avec elle les ennuis.

La musique ce stoppa et Anatole fut surpris que Jo’ prenne sa main pour essayer de les guider jusqu’à leur table. Il comprit bien rapidement qu’elle voulait le faire échapper à cette femme à la robe rouge, puis ça se passa assez vite, son amie se stoppa à cause de celle qu’elle craignait depuis quelques instant, elle parla à Anatole. Ce dernier sortit sa tête qu’il avait avec les personnes qu’il ne voulait pas connaître, une tête glaciale avec un air supérieur assez peu apprécié des personnes en général qui détalait quand elles le voyaient, mais il semblait être tombé sur une coriace. Enfin bref, ne voulant pas familiariser avec cette femme qui le collait maintenant il ne répondit pas à sa question, elle avait l’air de ne pourtant pas se désintéresser d’Anatole… Elle venait de lui prendre le bras, le bombardant de question sur son identité, des questions auxquels il restait de marbre, vraiment ennuyante cette femme qui se croyait tout permis. Bouillant intérieurement, le jeune homme voulait déjà retourner auprès de son paradis à lui, Jo’.

— Autrement, tu es seul ?

Quel toupet ! Oser lui demander ça alors qu’elle venait limite de l’arracher à celle qui lui faisait battre aussi vite le cœur, serrant les poings pour atténuer sa colère, Anatole parut toujours aussi serein mais sa voix fut perçante et horriblement froide.

— Non, je ne suis pas seul. Mais j’imagine que vous oui, et à en juger par la profondeur de votre décolleté ça doit faire un long moment. Ou alors un long moment que vous n’avez pas rencontré un amour véritable qui n’en voulait pas qu’a votre corps. Si vous voulez mon avis, vous êtes quelqu’un d’abominable car vous savez très bien qui est cette jeune femme pour moi, vous ne prendrez jamais la place qu’elle occupe dans mon cœur car vous êtes comme un vautour à la recherche du moindre bout de viande qui pourrait un jour être la plus succulent ! Vous n’êtes pas quelqu’un de mauvais, mais vous êtes faible, très…

Il n’en fallu pas plus, pour énerver cette femme fatale qui gifla le jeune homme avant d’aller s’asseoir à sa place en pleurant… Le jeune homme baissa les yeux, il avait été méchant, mais il fallait réveiller cette femme qui cherchait à tâtons ce qui devait être le bon, soupirant Anatole retourna auprès de Jo’ qui discutait avec l’ami de la femme fatale. Affichant un sourire désolé, l’ange s’excusa auprès de ce curieux personnage.

— Je crois que je fus assez direct et je m’en excuse, mais j’ai préféré être clair, peut-être que vous n’aurez plus jamais à subir ce genre de soirée si j’ai bien entendu ce que vous disiez…

L’ange si calme d’habitude avait perdu son calme et cette pauvre femme en avait subi les conséquences, sur le coup le jeune homme se trouvait mauvais, il n’avait pas l’air de valoir mieux qu’un démon et c’était un sentiment qu’il détestait…

Jophielle était face à cet étranger aux révélations surprenante mais surtout inquiétante. Jo' ne pouvait pas s'empêcher de craindre le pire venant d'une femme comme Julian, non pas qu'elle ne faisait pas confiance à Anatole, loin de là. Seulement, son intuition angélique lui révélait la nature de la jeune femme à la robe rouge, une démone. Jophi n'avait jamais rencontré de démon féminin, et cette ignorance ne la rassurait pas vraiment. Jophielle savait bien que les femmes, étaient beaucoup plus fourbes, agile d'esprit, et machiavélique que les hommes quand elle voulait quelque chose, mais là, il s'agissait aussi d'une âme diabolique. Le jeune homme en face de Jo' semblait pour sa part, tout à fait normal, un humain rien de plus. Jophi fut interlocqué.

— Mais... Monsieur... Pourquoi cautionnez-vous son attitude ?

Le jeune homme éclata de rire, puis posa sa main sur l'épaule de Jophielle, plongeant son regard dans le sien avec une expression profonde et quelque peu terrifiante. Ce geste provoqua chez Jo' un dégoût sans nom, c'est à ce moment là qu'elle comprit la noirceur de l'âme de son interlocuteur. Ses propos ne firent que confirmer sa sensation.

— N'est-ce pas drôle de voir le désespoir s'installer chez la jeune femme oubliée ? Hahaha. Tu es bien naïve.

Sur ses derniers mots, il posa l'autre main sur les cheveux de Jophielle, par réflexe défensif, cette dernière recula d'un pas, s'extirpant des mains du jeune homme. Une vague de répulsion l'avait envahi, lui laissant une envie de courir le plus loin possible. Soudain, son prince charmant, arriva à son secours.

— Je crois que je fus assez direct et je m’en excuse, mais j’ai préféré être clair, peut-être que vous n’aurez plus jamais à subir ce genre de soirée si j’ai bien entendu ce que vous disiez…

Jophielle chercha le contact auprès d'Anatole, venant poser sa main au creux de celle de son ange. Son dégoût disparut aussitôt, laissant place à un bien être amoureux savoureux. Soudain, une idée lui traversa l'esprit, si Anatole était près d'elle, alors où était Julian, la femme fatale, qui inquiétait tant Jophi quelques instants plus tôt. En scrutant la salle de tous les côtés, Jo' aperçu, à une table la pulpeuse jeune femme. Cette dernière était assise, les mains sur le visage, on aurait dit qu'elle pleurait. Mais la femme fatale, n'avait pas dit son dernier mot, Julian avait relevé la tête dans un éclat de rire, jetant un regard malicieux à Jophielle, avec un sourire intéressé. Un pré-sentiment, on ne peut plus violent la parcourut d'un coup. Julian avec croisé les jambes de façon provocante, passant sa langue sur ses dents. Quelques secondes plus tard, elle se matérialisa derrière Jophi et Anatole, soufflant d'un air amusé.

— Plus la difficulté est grande plus c'est intéressant, n'est-ce pas Kevin ?

Julian c'était adressé à son ami, qui eu un petit rire sadique, donnant des frissons de dégout à Jophielle. Cette dernière serrait un peu plus fort la main de son compagnon, pas sans une certaine peur.

— Oh oui, Julian ! En plus, ils ont l'air drôle et la petite est naïve, ça risque d'être passionnant. Hahaha !

Anatole aurait dû le sentir, mais trop envieux de rejoindre le plus rapidement celle qu’il aimait, il avait négligé l’aspect où tous les êtres présents dans le restaurant pouvait être autre chose que des humains. Et le pire c’est qu’il n’avait pas ressenti la démone qui c’était collée à lui, il ne se sentait maintenant plus aussi pitoyable d’avoir fait pleurer la créature démoniaque. Surtout que les pleurs avaient maintenant laissé place à des rires puissants et sadiques, au fur et à mesure que le temps passait, l’ange ce disait qu’ils s’étaient fourrés dans un nouveau pétrin. Et Jophielle devait n’en penser pas moins et le jeune homme le ressentait grâce à la pression de plus en plus intense de la main de sa chère et tendre.

Gardant une certaine distance entre le couple de démon et le sien, Anatole les observa, ils semblaient prendre tout ça pour un jeu, mais qu’elle était la conclusion de ce jeu, attiraient-ils les gens pour détruire leur couple, où alors finissaient-ils par tuer des personnes en les draguant ? L’ange ne pouvait le dire, tout ce qu’il savait c’est que l’empreinte de l’humain était très sombre et que cela ne signifiait vraiment rien de bon… Cependant une pensée vint à Anatole, tant qu’ils étaient dans un lieu public, les démons ne pouvaient pas se révéler au grand jour… A moins qu’ils ne soient vraiment stupide et décide de faire les imbéciles en dévoilant l’existence de créatures imaginaires aux humains ? Non, ils avaient l’air plus fin que ça, ce qui était à la fois rassurant et inquiétant.

L’inquiétude provenait du fait qu’ils pouvaient se montrer très malin et du coup qu’ils étaient imprévisibles… Cette soirée devait être normale, mais apparemment, ils devraient surement ce faire à l’idée qu’aucune de leurs soirées ne se passe aussi normalement que cela devrait l’être, mais ils allaient avoir encore beaucoup d’épreuves à affronter vu qu’il y aurait très souvent des rendez-vous. Enfin bref, resserrant un peu plus la main de son amour dans la sienne, Anatole sonda les deux personnes qui ne leurs voulaient pas que du bien… L’humain n’était pas le plus dangereux, mais il ne fallait pas l’ignorer du coup, quand à la démone, si il avait pu, le jeune homme l’aurait bien transpercée de son épée afin de ne plus être embêter, mais il y avait du public alors il fallait éviter les lames lumineuse.

Il n’y avait pas réellement trois milles solutions, ils n’y avaient rien d’autres à faire que parler, c’était la seule chose possible, c’est donc en fronçant les sourcils qu’Anatole demanda d’un son extrêmement glacial.

— Que nous voulez-vous ?
— Ce qu’on vous veut ? Ahahah, c’est simple on veut votre souffrance, on veut vous voir pleurer face à un bonheur disparu.
— Et comment vous comptez vous y prendre ?
— Ooooh pas tout de suite, vous le saurez plus tard, notre première approche à échoué mais on verra plus tard. Ciao !

Et le couple parti sans un autre mot, tout ceci ne présageait rien de bon mais ils risquaient d’être tranquilles pour ce soir… Mais jusqu’à quand ? Ils verraient bien mais bon pour l’instant il devait y avoir un dessert à prendre et il fallait oublier cette histoire plus qu’étrange, retournant donc avec Jophielle à leur table, Anatole sourit à sa douce.

— Étrange ce démon… Ils ont de l’espoir en tout cas.

Jophielle se tenait toujours près d'Anatole, serrant toujours un peu plus fort la main de son compagnon, une peur singulière commençait à prendre possession de son esprit. Pourtant Jo' se voulait courageuse, mais sa volonté ne suffit pas à l'extraire de ce sentiment tenace. Toutefois, le contact de son amant l'apaisait et lui permettait de faire face dignement et de ne pas tomber dans l'abîme de terreur qu'elle côtoyait de temps à autre. Depuis leur relation Jophi avait l'impression de vivre une épopée sans nom qui aurait pour quête la concrétisation de leur amour, et dont les épreuves seraient plus menaçantes les unes que les autres pour leur liaison. Cette idée arracha un sourire à Jophielle, pourtant la situation en elle même ne prêtait pas à rire, mais Jo' était au beau milieu d'un songe féérique. Si Anatole était son prince charmant, alors elle serait une princesse, leur couple vaillant combattant vents et marées, contre tous dragons, qu'on pouvait associer aux démons, nos deux héros combattaient brillamment.

La voix d'Anatole, empreinte d'un soupçon d'agacement, de crainte et de colère, sortie Jophielle de ses merveilleux songes. Son esprit était définitivement trop positif, même dans les situations les plus critiques, elle y trouvait un côté amusant.

— Que nous voulez-vous ?

— Ce qu’on vous veut ? Ahahah, c’est simple on veut votre souffrance, on veut vous voir pleurer face à un bonheur disparu.

Leur but était si sombre, et si inaccessible que Jophielle eu presque pitié d'eux. Jo' n'était pas la plus naïve en ce triste moment, non c'était eux les enfants sans conscience, qu'ils soient démon ou simple âme obscure, leur inconscience était sans limites. Jo' adressa un doux sourire à Anatole, toute ses peur c'étaient envolés, laissant place à la confiance.

— Et comment vous comptez vous y prendre ?

— Ooooh pas tout de suite, vous le saurez plus tard, notre première approche à échoué mais on verra plus tard. Ciao !

— Étrange ce démon… Ils ont de l’espoir en tout cas.

Ce couple démoniaque avait simplement remis à plus tard leur défaite, cette idée en tête Jophielle leur fit un signe de la main, un sourire radieux se dessina sur ses lèvres.

— Au revoir, passez une bonne soirée de la Saint Valentin.

La jeune femme à la robe rouge se retourna dans un mouvement rapide, stupéfaite, elle sonda Jophielle avec un air incrédule, son ami avait fait de même avec un petit rictus déconcerté. Mais le couple démoniaque ne semblait pas les seules à trouver la réaction de Jo' surprenante, Anatole l'interrogeait du regard. Jophi plongea ses yeux chocolat dans ceux de sont amant, un sourire plein de tendresse et d'amusement illuminant son visage angélique. Jo' entraina Anatole jusqu'à leur table où le dessert fut servi, une merveille pour les yeux et sans doute pour les papilles, mais avant de pouvoir en faire l'expérience, Jophi devait une explication à son amoureux pour son attitude quelque peu originale.

— J'ai comme l'impression que mon attitude soulève quelques interrogations. En fait, j'ai ressenti de la pitié pour ce couple malsain. Vois-tu, ils sont tellement naïf de croire qu'ils peuvent détruire un lien comme le notre avec quelques artifices. Alors, je me suis dit que je devais au moins être un peu gentille avec eux, ils semblent être des enfants égarés.

Jophielle sourie à Anatole avec tendresse et amour, lui prouvant une fois de plus, d'une façon détournée, que son coeur n'avait d'yeux que pour lui, et que la force de son amour, résisterait à n'importe quel démon, les associant à des êtres naïfs plutôt que vils.

Du coin de l’œil, Anatole remarqua le sourire sur les douces lèvres de son amie, elle semblait heureuse même dans cette situation, cependant, le jeune homme resta de marbre face à ses interlocuteurs qui leurs voulaient du mal. Observant les deux comparses s’éloigner, l’ange fut surpris par les paroles qui sortirent de la bouche de sa chère et tendre, elle semblait leur dire au revoir, comme si elle disait au revoir à des amis… Soit elle se moquait d’eux, soit elle était folle, quelqu’un soit la raison de cette action, cela amusa drôlement notre ami qui affichait maintenant son air chaleureux et amoureux en présence de sa déesse mais l’on pouvait noter une pointe d’interrogation dans son regard.

L’ange se fit guider jusqu’à la table qu’ils occupaient tout deux depuis le début de cette soirée, s’installant devant son dessert tout comme Jophielle, il observa le met qui avait l’air terriblement délicieux. Cependant, même s’il aurait voulu passer outre, le comportement qu’avait eu la jeune femme l’intriguait et faisait naître en lui beaucoup de question. Les questions ne restèrent pas sans réponse très longtemps parce que la princesse de ses rêves y répondit face à ces yeux interrogateurs qui la fixaient depuis quelques temps.

Ce que dit la jeune femme enflamma le cœur d’Anatole. Elle n’avait d’yeux que pour lui et cela l’enchantait car c’en était pareil pour lui, cela ne faisait que quelques jours qu’ils sortaient ensemble et c’était déjà une grande histoire, une histoire d’aventure, mais surtout d’amour. Sa petite amie était une personne incroyable, c’était sa princesse, celle qu’il voudrait protéger au prix de sa vie et pour qui il se battrait afin de la garder dans le creux de ses bras. C’est avec un regard empli d’amour que l’ange tendit sa main et prit celle de son amour, caressant le dos de la main qu’il tenait, il sourit.

— Je t’aime, tu es avec Rose ce qui m’est de plus cher en ce monde. Tu devais t’en douter, mais je voulais te le dire de vive voix, pour que tu le sache.

Gardant quelques instants la main de sa bien-aimée dans la sienne, il la fixait dans les yeux avec tendresse avant de la lâcher doucement et manger le dessert qui ne demandait qu’à être dévoré depuis tout à l’heure. Les derniers instants du repas se firent dans un léger silence, animé de sourires amoureux, il observa celle qu’il aimait tant, il se disait chanceux malgré tout ce qui leurs étaient arrivés depuis le début de leur relation, mais le chemin vers le bonheur était souvent semé d’embuche. Il comptait bien lutter à ses côtés pour passer ces épreuves qui les attendraient.

Se levant, Anatole alla chercher leurs manteaux, la soirée touchait à sa fin, cependant il avait prévu quelque chose, qui plairait surement à sa princesse, sortant aux côtés de la belle, l’ange se dirigea vers un parc. Il ne disait pas un mot et même si Jophielle le questionnait, il n’entendait pas et continuait d’avancer jusqu’à un espace dégagé des arbres où on pouvait observer les étoiles. A la lueur de la lune, on ne voyait pas grand-chose, mais ils en voyaient bien assez d’après le jeune homme qui s’approcha de Jophielle pour venir tenir son menton délicatement entre ses doigts. La regardant doucement, il approcha ses lèvres des siennes, sentant le souffle chaud de la jeune femme contre son visage, le jeune homme sourit avant de murmurer quelques mots.

— Je vais devoir te faire patienter encore un peu…

Sur ces mots, il l’embrassa avec tendresse, passant son bras autour de sa taille, il la pressa contre lui, il resta ainsi contre elle a déposé ses lèvres sur celles de sa princesse, la dévorant presque. Cependant, il arrêta quand un bruit sourd ce fit entendre avant de laisser place à une lumière rose dans le ciel, le feu d’artifice commençait… Heureusement qu’il s’était souvenu que le jour de la saint-valentin il y en avait un dans cette ville.

Jophielle était emplie de doux sentiments, un bonheur indéfinissable la transperçait. comment expliquer cette impression de bien-être total, le fait d'avoir devant ses yeux, à ses côtés, la personne aimée ? Jo' ne pouvait le décrire avec de simples mots, mais son sourire en disait long sur son bonheur. Le dessert n'attendait plus que sa cuillère s'attaqua à lui avec une précision de combattant et une motivation de vainqueur. Quelques instant plus tard, Timi apparut pour emporter les assiettes. Anatole prit avec douceur la petite main de la jeune femme, qui paraissait minuscule dans celle de son prince charmant. Ce geste tendre, fit monté un peu de rouge sur ses joues, ses pensées furent plus confuses, mais toujours avec un arrière goût de tendresse amoureuse.

— Je t’aime, tu es avec Rose ce qui m’est de plus cher en ce monde. Tu devais t’en douter, mais je voulais te le dire de vive voix, pour que tu le sache.

Jophielle le savait très bien, à vrai dire, elle n'avait qu'à le lire aux plus profond de ses yeux, cette petite lueur qui transportait le coeur de la jeune femme. Rose était importante pour Anatole, et Jo' s'était beaucoup attaché à la petite fille. Sa joie de vivre, sa fragilité, son innocence l'avait touché. Qui plus est, la petite Rose était très bien éduqué, d'une politesse très satisfaisante, pour une enfant de son âge. Toutefois, même si les paroles du jeune ange étaient d'une évidence toute particulière pour la jeune femme, Jo' était heureuse d'avoir pu les entendre.

Anatole s'eclipsa quelques instants, Jophielle, quant à elle, s'avança vers le hall d'entrée pour l'attendre, il lui apporta son manteau, l'aidant avec galanterie à l'enfiler. Une fois revêtu de son vêtement d'hiver, Jophi était prête à affronter la température hivernale, pour suivre son amant. Une fois la porte passé, Jophi se tourna vers Anatole, lui prenant le bras avec entrain.

— Où m'emmènes-tu maintenant ?

Anatole lui rendit un sourire, mais ne fut pas bien clair sur leur destination, il les amena dans un parc. Jophielle fut émerveillé par la beauté de la nature sous la douce lueur du clair de lune. C'était la pleine lune, l'endroit était romantique à souhait. Jophi leva les yeux vers ce ciel, qui leur dévoilait ses plus beaux apparats, il était dégagé sans nuage, des des centaines de milliers d'étoiles étaient incrustées dans son manteau d'hiver. Un spectacle, si pure et si doux. Soudain, suite à sa contemplation, Jo' vit passer une étoile filante. Elle ferma les yeux, et avec tout son coeur, Jophi commença à faire un voeux, une prière pour que cette journée, et la relation qu'ils avaient commencé avec une intensité relative ne se finisse jamais. Soudain les doigts d'Anatole vinrent se poser sur le menton de Jophielle, le jeune homme y déposa un doux baiser, avant de murmurer à l'oreille de la jeune femme une phrase bien ambigüe.

— Je vais devoir te faire patienter encore un peu…

De quoi parlait-il ? Jophielle eu, dans un premier temps les idées mal placées, avec un baiser aussi sensuel, quelques instants plus tôt. Parlait-il de la promesse qu'ils s'étaient faîte à l'infirmerie ? Insinuait-il que l'achèvement de la liste prendrait encore plus de temps ? Le rouge lui montait aux joues à une vitesse fulgurante. Jo' était quelque peu gêné et par prudence, elle préféra ne rien dire. Un bruit sourd la sortie de son tumulte intellectuel, elle en fut presque effrayé, et s'agrippa au bras d'Anatole avec force. Enfin quand Jo' ouvrit les yeux et comprit qu'il ne s'agissait que d'un simple feu d'artifice, elle se sentit toute honteuse, mais aussi heureuse.

Le spectacle était magnifique en cette soirée de la saint-valentin, les feux d’artifices dans le ciel procuraient une lumière puissante qui durait quelques instants, des instants où on croyait voir comme en plein jour la flore qui entouraient les deux tourtereaux. Anatole était fier de s’être souvenu de ce feu d’artifice que la ville donnait chaque année en l’honneur de la fête des amoureux et cette année ils avaient fait fort… La mairie avait dû casser sa tirelire à la vue des pluies d’étoiles en forme de cœur, mais bon, c’était joli à voir. L’ange observait le spectacle lumineux en gardant la tête levé avec Jophielle contre lui. Il était tellement bien là, il sentait sa chaleur corporelle aller vers elle, la réchauffant avec cette soirée quelques peu fraîche. Le jeune homme aurait rêvé que tout ceci ne s’arrête pas, il espérait beaucoup de sa relation avec cette jeune femme qu’il aimait, il sentait une voix dans sa tête lui dire que c’était elle son futur…

Bientôt, l’ange en oubliât presque le spectacle de lumière qui se déroulait dans le ciel en ce moment même, pour l’instant, il n’avait d’yeux que pour une seule chose : Jophielle. Guettant chaque partie de son amie, Anatole était sous son charme depuis longtemps, elle était tellement belle, pas seulement physique mais aussi intérieurement. Elle était ce que le jeune homme avait toujours cherché chez la femme parfaite qu’il s’était imaginé dans ses rêves les plus fous. Il l’aimait tellement, si l’amour était une maladie, il serait sûrement condamné par ce virus qui avait été causé par cet ange qui répondait au doux nom de Jophielle. Cependant cette condamnation était surement la meilleur qu’il soit, il ne voyait plus en cette femme qui avait atteint son cœur une simple petite amie, il voyait en elle un futur, mais pouvait-il lui en parler ? Non, pas encore, il préférait garder ça pour lui en cet instant. Il avait encore tellement à apprendre sur elle et lui aussi. Il attendrait avant de lui en parler.

Anatole posa sa main sur la joue de la jeune femme avec un léger sourire, un sourire mélangeant de l’amour et une pointe de désir, gardant cette discrète formation des lèvres, il regarda sa chère et tendre dans les yeux. Il approcha avec délicatesse ses lèvres des siennes, pour murmurer quelques mots avant d’unir leur lèvres d’un baiser passionné et ardent. Ce qu’il lui avait murmuré ? Un simple je t’aime, enfin simple… A sa voix on pouvait ce dire que dans ce je t’aime il y avait mis une part de son âme, l’ayant offert à la belle ange.

Le baiser dura quelques instants, mais était sûrement l’un des plus passionnés qu’ils avaient pu échanger jusque-là. Est-ce qu’au fond ce baiser voulait exprimer quelque chose ? Anatole lui-même n’en savait pas grand-chose, il l’avait fait car il désirait les lèvres de la jeune femme en cet instant… Non pas seulement ses lèvres, il l’a désirait tout entière, il voulait l’avoir dans ses bras, il voulait s’emparer de ses lèvres, de sa peau, d’elle… Mais il se souvint de la liste, cette fameuse liste qu’ils avaient faite dans cette infirmerie où ils avaient eu quelques instants assez intimes. S’il l’avait repoussée cette fois, ce n’était pas pour craquer maintenant… Cependant, son corps ne voulait pas se séparer des lèvres douces et sucrées de la jeune femme. Il se séparait de ses lèvres pour aspirer un peu d’air et le permettre aussi à Jo’, cependant ça ne durait pas très longtemps car à chaque fois il collait à nouveau ses lèvres à celle de son amour.

Ils échangèrent le dernier baiser quand le bouquet final du feu d’artifice fut envoyer, les joues d’Anatole étaient quelques peu rouges, mais il ne s’en cachait pas, prenant les mains de la jeune femme dans les siennes, il en caressa le dos avec douceur.

— Je t’aime, Jophielle Yamery

Pourquoi avait-il ajouté son nom de famille ? Il voulait donner plus de profondeur à ses paroles, il l’aimait tout entière, gardant le rouge au joue quelques instants il finit par lui demander avec douceur :

— On rentre, princesse ?

La température commençait vraiment à descendre et il se faisait tard alors autant rentré…

Jophielle était aux anges, ce moment était si beau. Anatole était auprès d'elle, Jo' aurait souhaité que jamais rien n'interrompe se moment, quitte à arrêter le temps, vivre dans une bulle tous les deux, comme dans un rêve. Ses idées était puérils, Jophi en avait conscience mais son désir était néanmoins plus fort que tout. Le bonheur qui les entourait était sans bornes, d'une infini profondeur et d'une sincérité déconcertante. Le sourire de Jophielle ne faisait qu'y rajouter un peu de magie dans ce moment presque irréel.

Anatole posa sa mains sur la joue de la jeune femme, puis dans une certaine lenteur, qui laissait toutefois le timing parfait, il déposa ses lèvres sur celles de Jophielle. Ce baiser était différent de tous les autres, il y avait un désir plus profond. Jo' en eu des frissons de plaisir au contact de son amant. Ce baiser était comme une promesse, la promesse d'un amour éternel et sincère. Jophi avait passé ses ras autour du coup d'Anatole faisant duré le baiser un peu plus longtemps. Mais ce dernier les sépara avec beaucoup de douceur, laissant Jo' reprendre son souffle, un tel baiser n'était pas sans conséquence. Le dernier baiser ne tarda pas, le frisson qu'il provoqua chez la jeune femme ne fut que plus intense, son corps eu un léger sursaut et ses joues s'étaient empourprées. Son ami semblait subir le même sort, en effet son visage était lui aussi recouvert de rougeurs aux niveau de ses pommettes. La voix d'Anatole se fit entendre, tel un ronronnement plaisant à l'oreille de la jeune femme.

— Je t’aime, Jophielle Yamery

Jophielle répondit comme si ses quelques mots scellaient leur promesse.

— Je t'aime, Anatole Michaels.

Un vent froid souleva un peu la jupe de la robe de Jophielle, un frisson la parcourut immédiatement, Jo' commençait à se sentir mal avec ce froid hivernal. Malheureusement ce moment ne fut pas éternel et l'élément perturbateur était sans conteste le vent du nord. La sagesse parla, Anatole invitait Jophi à rentrer, quelle merveilleuse idée !

— On rentre, princesse ?

— Oui, mon ange ! Je commence à avoir froid.

Jophielle fit la moue sur les dernières paroles. Jo' s'accrocha au bras d'Anatole, le laissant la guider jusqu'à son appartement. Leurs baisers avaient éveillé en Jophi un désir nouveau et puissant, encore plus présent que celui qui l'avait traversé à l'infirmerie. Par chance le vent refroidissait ses ardeurs. Mais une fois au chaud dans son appartement, en serait-il de même ? Ils s'étaient pourtant mit d'accord pour faire la liste avant de conclure quoi que ce soit. Seulement, ce soir, ils avaient scellé une promesse, celle d'un amour éternel, alors pourquoi attendre ? Jophielle tournait bien sûr la réflexion à son avantage suivant ses pulsions, quelque peu coquines. Au fond, elle avait honte d'être aussi faible face à ses sentiments.

Avant que ses pensées se remettent en place les deux amoureux étaient déjà devant la porte de son appartement. Jo' ouvrit la porte tournant la clef avec lenteur mais énergie, ses hormones étaient en ébullitions. Jophi ne pensait qu'à une seule chose, prendre possession du corps de son petit ange. Oubliant tous ses complexes, sans dire un mot, elle déposa un baiser langoureux sur les lèvres du jeune homme, l'attirant avec douceur dans son appartement. Jo' n'interrompu le baiser qu'un millième de seconde, le temps de fermer la porte à clef, pour se retourner vers Anatole avec un petit sourire malicieux, mais toutefois plein de tendresse et d'amour. Jophielle sentait qu'elle n'était pas la seule à en avoir envie.