La nuit, le moment où les êtres les plus incompris s'y donnent rendez-vous pour s'amuser avec des innocents. Je passais la plupart de mon temps seule à trainer dans ses rues sombres et dangereuses. En tant que démone je n'avais rien à craindre, aucun être ne pouvait me faire du mal. Ni même ses créatures qu'on appelle "Vampire". Je ne pouvais pas tous les détester. Ce jeune vampire m'avait donné une autre vision de ces êtres suceurs de sang. J'espérais le rencontrer de nouveau pour pouvoir discuter avec lui. C'était pour cette raison que je traînais la plupart de mes soirées dans ce genre d'endroit très peu fréquenté par un humain ou par un ange. Je ne le voyais pas, aucun signe de sa présence dans les parages. A part son nom je ne connaissais rien d'autre.

• Que vais-je faire ...

A part les ruelles, je ne m'étais pas aventuré dans d'autres endroits qu'on pourrait considérer d'effrayant le soir. Le cimetière se trouvait à 10 minutes de ma position actuelle. Je ne croyais pas aux fantômes, ni aux esprits frappeurs. Bonne raison pour s'aventurer et rêvasser près d'une tombe. Un lieu calme souvent fuit par les humains. Cela calmera mon envie de tuer un stupide touriste. J'adorais, j'appréciais tuer, les voir crier de douleurs, je n'avais aucune pitié pour ceux qui me considéraient comme un monstre.

• Hum ... j'en ai marre.

Marcher, toujours marcher. Encore et toujours en direction du royaume des morts. J'aurais pu être comme ces personnes, être enterrée dans une tombe. Mais le destin en avait choisi autrement, celui qui avait souhaité me revoir chez le mortel avait créé un monstre ! Que dis-je ? Depuis mon plus jeune âge, on me considérait comme un démon, j'enchaînais les punitions, les catastrophes. J'étais une vraie plaie pour ma famille. Je ne vais pas le nier, j'aimais me comporter de la sorte. Le plaisir de voir souffrir les autres me rendait heureuse. A force de penser, de parler à voix haute, le chemin fut moins long à parcourir. A première vu, le grillage était fermé à clé ... comme tout être possédant des ailes, la solution à ce problème était évident.

• Je suis enfin arri ...

Je sentais comme une présence non humaine. Je devais être sur mes gardes, surveiller le moindre recoin du cimetière.

Il titubait encore un peu d'euphorie, son sourire ne trahissait pas ce qui s'était précédemment passé alors qu'il se remémorait...
L'odeur de sang était encore sensiblement présente sur lui, malgré son petit rituel habituel pour se laver et se changer.
La petite voix dans sa tête le harcelait toujours, inlassablement...
Tant d'années qu'elle lui tenait compagnie, toujours présente, dans les pire des cas, quand il avait dût quitter Londre en 1888, elle le conseillait déjà.

Oh, regarde que voilà...

Il tourna aussitôt le regard, dans la direction que lui indiquait sa chère amie...

Un petit creux ?

Le démon secoua la tête... Il avait déjà succomber à sa soif, quelques centaines de mètre plus loin sur une bande d'amis se promenant de nuit... Il n'avait plus d'habits de rechange... et pourtant...

Quelques pas le portèrent vers l'avant, progressant entre les tombes, entre les ombres, ses doigts se crispant au rythme de ses souvenirs d'extase. Il s’arrêtât... Quelque chose clochait... Une jeune fille, seule, dans un cimetière, la nuit... Aucune entrée normalement accessible et... Ne venait-elle pas d'esquisser un regard en sa direction ? Un piège...

Rappelles toi comment on procède... Tu n'as jamais oublier n'esc-pas ? Une bonne occasion de replonger non ?

Il fit la moue... Quelques pas vers l'avant, dans sa direction... Les ombres épousant son corps à la perfection...

Que fais tu ici ?

Ses mots avaient quitter ses lèvres sans son accord... Mais il ne pouvait pas trop prendre de risque, pas celui-ci... Ni qu'elle se dirige vers le bain de sang. Son visage était pâle et son regard froid, tandis que il avançait lentement, sans se presser, mais sans peur...

Il s'approchait de moi avec son allure si imposante. C'était surement la première que je rencontrais ce genre de personnes. Je ne tremblais pas, non je restais figée sur place comme une statue. Je tenais mon arme devant lui pour lui faire comprendre qu'il ne devait pas approcher un pas de plus. Que faisait-il ici ? Comment avait-il pu s'introduire ? Je ne pouvais en aucun cas lui faire confiance.

Que fais tu ici ?

J'avais mes raisons, ils avaient les siennes. Pourquoi lui répondrai-je ? Je ne voulais pas paraître malpoli ou méchante ... mais que dis-je ! Si bien sûr. Il fallait rester soit même et lui prouver qu'il n'était pas en face d'un ange ou d'une humaine. Que cet endroit n'était pas fait pour lui. Je ferais tout pour me débarrasser de ce type même si je devais employer la manière forte. Son visage, son regard si froid ne me donnait pas l'impression qu'il voulait sympathiser avec moi, me voudrait-il du mal ? Possible.

• Je n'ai aucune envie de te répondre.

Oui aucune envie. Je voulais m'amuser avec cet homme, lui prouver qu'il n'était pas en face d'une gamine, lui montrer qui était le maître de ses lieux même si je devais le mettre en rogne. Voila comment nous sommes les démons. Des vrais saletés. Pour certains nous n'avons aucun cœur, ni même un brin de gentillesse. Certes, ils avaient raison mais à partir de là leurs vies ne tenaient qu'a un fil. Ma sœur Evangeline devait s'en douter, son regard, son sourire n'était pas le même en rentrant de mes promenades nocturnes. Elle n'arrivait pas à m'en vouloir ni même à me haïr, elle m'aimait énormément. Elle aurait tant voulu que je change, que je devienne gentille. Mais c'était impossible, le fait de jouer avec la vie d'un innocent était devenue un plaisir.

• Dis-moi qui tu es et je te donnerais la raison de ma venue.

Je ne le pensais pas sincèrement. Même s'il me disait son prénom ou sa race j'hésiterai à lui dire ce que je voulais faire dans cet endroit. Il n'y avait rien de grave, non. J'avais besoin d'un peu de repos. Je le regardais fixement dans les yeux, ne le lâchant pas d'une semelle et en lui montrant aucune expression.

Lunor avança. Il n'attarda même pas le moindre regard sur l'arme.

Mon nom n'a pas d'importance.

Il n'utilisait que rarement d'armes, mais sa jeunesse humaine lui avait fait apprendre beaucoup de chose sur les armes blanches.
Il plongea son regard dans le sien... Il lui semblait bien qu'elle lui disait quelque chose... à cette distance, il pourrait sûrement la déchirer avant qu'elle ne comprenne ses intentions... Si elle l'attaquait, il serait fixé...
Une étincelle passa dans ses yeux...

Je suis le directeur de lycée de la Shaded Académie.

Un petit sourire satisfait passa sur son visage l'espace d'un instant, il avait lu le dossier de Evangeline, et par conséquent brièvement entendu parler de cette jeune femme, si c'était bien elle...

Je n'aime pas me répéter. Que fais tu ici ?

L'odeur de sang qu'il transportait assénait encore ses narines de son doux parfum alors qu'il restait presque au contact de la jeune femme, sans craindre la lame. Quelque chose lui disait de rester méfiant. Mais il n'était plus à l'heure de la chasse.

Peut-être pourrait-il même prétexter n'être ici que pour empêcher ses élèves de faire des idioties ? Ou bien un rapport sur la présence de la jeune femme dans le cimetière quelques dizaines de minutes après un massacre quelques mètres plus loin... Il avait l'habitude de couvrir ses arrières, même si il doutait d'en avoir besoin.

Il s'avançait vers moi comme si de rien n'était, mon arme ne lui faisait pas peur, non. Ce type n'était pas normal, il avait quelque chose en lui qui n'allait pas.

Mon nom n'a pas d'importance.

Aucune importance ? Surement pour toi mon grand. Ce n'était pas de cette manière qu'il allait m'obliger à parler. Il n'arrêtait pas de me regarder, de me fixer du regard comme s'il me connaissait. Je ne l'avais jamais rencontré auparavant, il était fort probable qu'il me confonde avec ma soeur Evangeline. Pourtant, comment aurait-il pu la connaitre ? Un ami ? Un ennemi ? Ma moitié n'oserait jamais me cacher quelque chose qui aurait pu lui faire de la peine. Nous partageons toujours tout ensemble.

Je suis le directeur de lycée de la Shaded Académie.

Le directeur ? Ici ? Impossible. Je n'y croyais pas mes yeux pourtant il avait l'air si sincère. Je passais la plupart de mon temps à l'extérieur, à m'amuser. Sécher les cours étaient devenus un quotidien. C'était pour cette raison que je ne connaissais pas le visage de ce fameux directeur. En espérant qu'il n'est pas fait attention à mon dossier et à mes appréciations. Moi qui voulait m'amuser un peu. J'aurais préféré rencontrer un humain au lieu de cet imbécile. Même si mon dossier était exécrable et risible, je restais comme j'étais. La jeune fille insolente et insultante que tous les professeurs détestaient au point d'arrêter leur cours. J'en étais extrêmement fière.

• Tu dois sans doute connaître ma sœur Evangeline.

Pourquoi vouvoyer ce type de personnes ? Ils t'obligent à écrire, à lire et à apprendre. Ils s’acharnent contre toi à la moindre erreur et relâchement. Je ne les aimais pas. Je leurs pourrissaient la vie, ils en pleuraient, criaient mais continuaient à me garder pour je ne sais quelle raison. Evangeline devait être pour quelque chose, elle souhaitait que je devienne quelqu'un d'important, de bien qui aurait pu faire plaisir à nos défunts parents.

Je n'aime pas me répéter. Que fais tu ici ?

Moi non plus je n'aimais pas me répéter. Je ne lui répondrai pas, qu'il s'énerve, qu'il me frappe. Quelle sera sa réaction ? Que me fera-t-il ? Il me punira comme la plupart des élèves insolents qu'il a pu rencontrer dans son boulot. Il était hors de questions que je me laisse faire par cet homme.

• Je ne te répondrais pas.

Je le fixais de-nouveau en riant. Cet être méritait-il vraiment d'être directeur ? Que pouvais-je ressentir pour lui à part de l'aversion ? Tout son être m'était hostile, antipathique... je ne me souvenais même plus pourquoi je m'étais engagé dans cette conversation ...

Evangeline...
Oui, je la connais.

Innocement il fit courir ses doigts le long de son arme, la fixant du regard.

Tu n'as rien à faire ici. En fait, cet endroit n'est pas fermé la nuit pour rien, et je crois que tu tombes au mauvais moment.

Il fit la moue, au vu de son attitude, elle serait la coupable parfaite. Mais si on pouvais plus simplement éviter d'impliquer la Shaded... Il sourit.

Je te laisse deux choix. Le premier. Tu tentes de me tuer maintenant. Et tu échoues. Ou alors tu me suis et on va tranquilement régler ça dans mon bureau.

Penchant la tête sur le côté, savourant l'instant.
il passa à côté d'elle en l'ignorant à présent. La grille était fermée... Pourtant elle s'ouvrit sur la pression du démon.

Je suis sûr que nous trouverons tout les deux notre intêret dans le second cas.

Il se retourna vers elle, de son regard de glace il l'oscultat d'un simple coup d'oeil, de haut en bas.

DE toute façon, tu t'ennuierai dans le coin.

EDIT AGW : Lunor c'est limite là, la taille du post...

C'est vrai, je n'avais rien à faire ici. Pourtant, j'avais le droit de me promener où je le voulais en dehors des cours. J'aurais pu m'enfuir depuis le début de la conversation. Après tout, qu'avais-je dans la tête pour rester seule avec un homme aussi effrayant. Je pensais pouvoir le maitriser, lui prouver que je n'avais pas peur comme font la plupart des démons. Je m’étais trompé. Je n'avais aucune chance contre lui, il avait quelque chose que je ne possédais pas. Sa force ? Surement.

Je te laisse deux choix. Le premier. Tu tentes de me tuer maintenant. Et tu échoues. Ou alors tu me suis et on va tranquillement régler ça dans mon bureau.

Le premier choix me plaisait, pourtant je savais très bien que face à cet homme ma vie ne tenait qu'à un fil. Un misérable fil qui allait me lâcher d'une minute à l'autre si je ne changeais pas d'avis au plus vite. Il avait de l'expérience, de mon côté je n’était qu'une débutante. En vérité, le deuxième choix me rendait perplexe. Certes, il était mieux que le premier mais devoir se rendre à son bureau à cette heure-là était absurde. S'occuper d'un cas aussi désespéré que le miens ne servait à rien, à part perdre son temps.

Je suis sûr que nous trouverons tout les deux notre intérêt dans le second cas.

Surement. L'idée d'aller dans son bureau ne m'enchantais pas. Ne pouvait-il pas oublier cette histoire ? Je n'avais rien fait de mal. Oui, rare sont les fois où je me tenais à carreaux. Qu'allait-il me faire ? Me punir ? Me renvoyer ? Peut importe, je souhaitais en finir au plus vite.

De toute façon, tu t'ennuierai dans le coin.

Son regard froid se posa sur moi pendant quelques secondes, je fis de même. Je jouais le jeu. Je n'allais pas sourire, ni même rigoler alors qu'il ne me montrait aucun sympathie a mon égard. Je croisais les bras avant de prendre enfin la parole.

• Je te suis. Dis-toi qu'un jour ou l'autre, tu ne feras plus partie de ce monde.

Quelques mots. Une promesse de mort. Bientôt je m'arrangerais pour retourner la situation à mon avantage et le faire disparaître de la surface de l'univers au moindre faux pas ...