Ma tête basculée en arrière, les yeux mi-clos, une fine bué sortait de ma bouche. Il n’y avait pas de vent, l’air frais piquait quelque peu mon visage devenue similaire à de la porcelaine. Celui-ci recevait une chose encore plus légère que le vent. Je pouvais sentir se déposer délicatement de la neige. Cette chose froide et extrêmement douce m’avait toujours intrigué, je dirais même, fasciné par ce magnifique spectacle. Cette blancheur si pure, si calme, descendant tout droit des nuages cotonneux du ciel. Et ce bruit si indéfinissable était reposant. Un petit crissement tombant au rythme calme me berçait tranquillement. Depuis toute petite j’aimais et attendais avec impatience la venue de cette atmosphère, de ce phénomène qui transforme le paysage d’un magnifique et blanc manteau.
Dans cette position, mes yeux contemplaient ce ciel gris, laissant tomber son contenue blanc. Avec ce doux rythme, un souvenir était revenu à ma mémoire.

Un jour où tout était blanc mes parents m’avaient emmené sur une petite colline pas loin de chez nous. C’était pour moi la première fois que je jouais dans le manteau blanc de la neige. Tout autour de moi du blanc à perte de vue. En courant, je laissais dans la neige l’empreinte de mon passage. Heureuse je ne pouvais arrêtée de rire. Ce jour-là mon père m’avait appris à faire de la luge. Grisée par la vitesse, je retenais mon souffle, ne voyant que le visage de ma mère qui me souriait. Souvent, ces courses se finissaient en roulet boulet dans la neige froide. Mais ça ne m’arrêtait pas pour autant. Je reprenais ma luge et c’était reparti. Dans l’après-midi, nous avions aussi fait un énorme bonhomme de neige. La journée se terminait tranquillement. Et devant la fenêtre du salon j’étais restée des heures regarder la neige tomber avec mon chat juste à côté de moi.

Un crissement non loin de là avait fait redressé mes oreilles de chat, me sortant par la même occasion de mon passé. Je m’étais un peu relevée, ouvrant grand mes yeux pour apercevoir cette personne. Une fille regardait de droite à gauche. Ce mouvement fessait danser ses long cheveux châtains. Elle avait un visage fin et des yeux qui attiraient l’attention. Je ne l’avais jamais vu dans l’Académy, une personne comme celle-ci ne passe pas inaperçue. Elle devait surement faire le tour des bâtiments.

« -Tu es nouvelle à L’Académy ? »

Je m’étais adressée à elle énergiquement mais très aimablement. J’attendais qu’elle se rapproche de moi pour entendre la réponse à cette question.

Mes écouteurs dans les oreilles, le reggae me détend, la voiture avance doucement. Je suis dans un de ces taxi jaunes, ceux qu’on a toujours vu dans les films. Dans un bouchon depuis bientôt trente minutes, mes nerfs commencent à défaillir. J’essaie de me calmer, je n’ai pas envie de me faire remarquer par le chauffeur. Il jette souvent des regards derrière, des regards plein de sous entendus. Je détourne les yeux, c’est un sale pervers !
Dès que la voiture est sortit de la ville, la circulation était bien plus fluide. La voiture s’est arrêté devant les grilles un bon moment après. J’ai enlevé mes écouteurs comme si j’allais entendre quelque chose. Prête à accueillir tous les sons qui pourrait venir à moi. J’étais ébahie, l'académy était bien plus grande que ce que je m’étais imaginée. J’ai balancé la monnaie que me demandait le chauffeur en regardant ma poitrine. Rahh ! Il en mériterait une.
Je ne lui jette pas un regard en sortant de la voiture. Je sens ma queue de lionne sortir sous l’effet de la colère. Sa voiture part en trombe, tant mieux.

Ne sachant où aller, je décide de faire le tour de l’academy pour en voir la grandeur. Le moment n’est peut être pas trop propice pour une balade puisque la neige est partout. Seuls quelques pas brisent l’atmosphère blanche. L’air est frais mais depuis ma première transformation, je n’ai plus la même réaction face à des conditions aussi froides. Bien sûr, il m’arrive d’avoir froid mais c’est plutôt rare à présent. J’entend la neige crissé sous mes pas, j’aime la sensation que cela fait lorsque l’on marche dessus, lorsque l’on s’enfonce dedans. J’aime à croire que c’est la même sensation que si je marchais sur un nuage.
Après quelques minutes de marche, je regarde de tous les côtés, suis-je la seule à aimer l’air libre? Mon regard se pose alors sur une silhouette un peu plus loin. Il y a une fille au loin, une fille au teint de porcelaine, un teint aussi pure que la neige. Ses cheveux longs sont blancs, elle me hèle.

«-Tu es nouvelle à l’Academy?»

En me rapprochant d’elle, je remarque sa différence. Une différence frappante. Sans la connaitre, j’ai déjà un élan d’affection pour elle. Elle aussi est une hybride, elle a des oreilles de chat d’une blancheur magnifique. Ma queue de lionne secoue l’air, nous ne sommes pas si différentes, elle est presque de la même espèce, on peut dire que la mienne est juste un peu plus imposante. Un sourire irradie mon visage lorsque j’arrive à sa hauteur. Ses yeux oranges m’intriguent, je n’arrive pas à m’en détacher, je n’avais jamais vu une telle couleur.

«-Oui, je suis nouvelle, lui dis je en sentant ma queue tourbillonné dans mon dos. Je n’avais pas envie de rentrer tout de suite, c’est grand ici ! Ah, au faite moi c’est Olive Ganatir. Olive comme celles qu’on mange, répétais je avant qu’elle ne puisse dire quoi que ce soit sur mon prénom. Et toi ?»

Les personnes me faisait souvent répétés, pensant avoir mal entendu mon prénom qui serait Olivia. Mais non, c’est bien Olive. Mais à présent je prenais les devants lorsque je me présentais. Surtout pour éviter les airs confus de mes interlocuteurs. J’avais parlé gentiment peut être même un peu trop gaiement, tout en gardant mon sourire bien sûr. J’étais si contente d’avoir trouvé dès mes premières minutes une personne qui est aussi hybride.

La jeune fille s’avançait vers moi. Ses yeux ronds scrutaient mes oreilles mais dedans je pouvais voir de petites étoiles pétiller. Sa voie empreinte de joie, chantonnait. Son regard était plongé dans le mien.

«-Oui, je suis nouvelle, lui dis je en sentant ma queue tourbillonné dans mon dos. Je n’avais pas envie de rentrer tout de suite, c’est grand ici ! Ah, au faite moi c’est Olive Ganatir. Olive comme celles qu’on mange, répétais je avant qu’elle ne puisse dire quoi que ce soit sur mon prénom. Et toi ?»

Elle avait senti le besoin de se justifier sur l’origine de son nom, surement un passé un peu délicat à se sujet. Moi je l’aimais plutôt bien, c’était original. De plus, j’adore les pizzas et dessus il y a des olives. Donc par équation je kif les olives ! Enfin bref revenons à nos moutons.

Mais quelque chose d’autre avait retenu mon attention. Une queue sortait du bas de son dos. Une queue de lion enfin là plutôt de lionne. Celle-ci fouettait calmement l’aire. Une autre comme moi… Une autre hybride… Prise soudain d’un élan, d’un bon je m’étais levée du ban.

« -Toi aussi tu es une hybride ! »

Toujours autant enthousiaste, j’ai pris les mains d’Olive.

« -Je m’appelle Rirï. Rirï KIOKU. Je suis une utopienne mais aussi comme tu peux le voire, une hyb… »

Un flash me submergeait. Je mettais laissé tomber lourdement sur les genoux. Une bride de mon passé m’apparaissait. D’habitude les souvenirs qui me revenaient étaient ceux d’avant ma transformation, ils étaient donc joyeux et plaisant mais cette fois ci c’était différent… Celui-ci me fessait peur, mon corps entier trembler. Je suffoquais comme si je ne pouvais remplir l’aire de mes poumons. Instinctivement j’ai posé une main et serré le plus possible mon poignet. Je ressentais les piqures et ce liquide qui brulait l’intérieur de mes veines. Les voix de mes kidnappeurs me revenaient aux oreilles. Croissant les bras devant moi, je resserrais l’étreintes. Dans un souffle, je murmurais à se souvenirs.

« -Nan… Je ne veux pas… Je ne veux pas !!! »

Une autre voie s’interposait aux autres. J’essayais de me raccrocher à elle mais impossible de me concentrer dessus. Puis une pression sur mon épaule était venue s’ajouter à se terrifiant souvenirs du passé. Comme il était venu, un flash l’avait fait disparaître. Haletante, j’ai relevé la tête. Au dessus de moi le regard inquiet d’Olive m’interrogeait. Je pouvais lire de l’inquiétude sur son visage. Elle m’aidait à me remettre sur le ban. Encore tremblante, j’essayais de reprendre mes esprits. Des sanglots dans la voie, j’ai essayé de m’expliquer.

« -Je…Je suis désolée. J’ai oublié mon passé et à cette instant un souvenir met revenue. Mais j’aurais préféré ne jamais m’en souvenir ! Ne t’inquiète pas, ça va aller. »

Je lui souriais pour d’une part la rassurer mais aussi pour me rassurer et me calmer un peu. Je ne voulais pas être reprise par cet enfer que j’avais vécu. J’espérais juste ne pas avoir trop inquiété cette nouvelle venue.

Elle sauta d’un bond du banc. Ses cheveux blancs virevoltèrent derrière elle en une cascade de couleur argenté.

« -Toi aussi tu es une hybride ! »

Elle me prit les mains d’un enthousiasme non dissimulé. J’étais ravie de rencontrer cette fille.

« -Je m’appelle Rirï. Rirï KIOKU. Je suis une utopienne mais aussi comme tu peux le voire, une hyb… »

Elle ne put finir sa phrase, je vis ses yeux devenir vitreux, les traits si fins étaient déformés par la peur. Elle était si terrifiée qu’elle me lâcha les mains et tomba par terre. Son corps tout entier tremblait et elle semblait avoir des difficultés à respirer. J’avançais ma main vers elle mais la retirais avant d’être à son contact de peur qu’elle soit encore plus effrayée. Le sourire avait quitté mon visage, qu’avait-elle ? Elle serra son étreinte sur son poignet puis sur elle même. Elle murmura.

« -Nan… Je ne veux pas… Je ne veux pas !!! »

«Je suis là, ce n’est pas la réalité, écoute ma voix, tout va bien.»

Les derniers mots de Rirï avaient été comme un électrochoc, je voulais qu’elle revienne dans la réalité. Ses traits se crispaient. J’avais adopté un ton calme pour essayer de la rassurer mais elle semblait enfermé dans sa vision. Sans hésiter, cette fois-ci, je posais ma main sur son épaule, je détestais voir les personnes en si mauvaise posture. Je sentis ses frissons augmentés sous la pression de ma main.
Soudain, ses frissons se firent moins violent bien qu’ils ne s’arrêtaient pas, elle me regarda haletante. Qu’avait elle pu voir pour être si mal ? Je ne pouvais m’empêcher de vouloir l’aider. Je lui pris les deux mains et l’assise sur le banc.

« -Je…Je suis désolée. J’ai oublié mon passé et à cette instant un souvenir met revenue. Mais j’aurais préféré ne jamais m’en souvenir ! Ne t’inquiète pas, ça va aller. »

Elle pouvait bien dire de ne pas m'inquiéter mais c’est dans ma nature, j’aime aider les gens. Et elle semblait en avoir besoin. Rirï venait d’avoir une vision en me touchant, était-ce une coïncidence ou est-ce que j’avais quelque chose à voir là dedans ? Je crois que je ne le serais jamais. J’avais de la pitié pour elle, oublier une partie de son passé, pour moi, c’est comme oublier une partie de soi même.

«-Ne dis pas ça , il ne faut pas renier son passé, même s’il n’est pas agréable. Notre histoire on ne peut pas la changer. Mais c’est avec ça que l’on grandi et que l’on devient plus fort. Comme je t’ai relevé du sol, il faut que tu te relève de ton passé s’il n’est pas ce que tu aurais voulu. Forge toi de nouveau souvenir, ceux que tu aimeras te remémorer !»

Je lui avais parlé doucement et finissais ma phrase avec la sourire. Bien que je ne sache pas de quoi il retournait, si cet épisode de sa vie avait été effacé de sa mémoire, il devait vraiment être dur. Mais il faut penser au présent et se tourner vers le futur. Sans pour autant oublier le passé, sans l’expérience de la vie, nous serions tous les mêmes et ce qui fait la beauté des choses c’est la différence.
Je m’asseyais dans la neige, sans faire attention à la fraicheur qui émanait de ce manteau blanc. Je n’osais pas lui demander ce qu’elle avait pu voir. La tentation était immense. Étant curieuse de nature, je finissais même par me faire des films de ce que aurait pu être sa vie. Mais je ne lui demanderais pas, j’attendrais qu’elle se confit à moi si ça arrive un jour. Je ne voulais pas la forcer à se rappeler une fois de plus un souvenir déplaisant.

«-Que dirais-tu d’un bon souvenir avec moi ?»

Je lui demandais ça en resserrant de la neige dans mes mains. Je formais une boule entre mes doigts. La neige était parfaite pour la manipuler comme on veux. Mon sourire s’élargit, mes yeux pleins de malice observait sa réaction. Je vis ses yeux s’élargir en comprenant ce que je comptais faire.

La jeune fille c’était assise à même la neige. Un peu interloquée, je voulais lui demander si elle n’avait pas froid, mais d’une voie douce, elle m’avait devancé.

«-Ne dis pas ça , il ne faut pas renier son passé, même s’il n’est pas agréable. Notre histoire on ne peut pas la changer. Mais c’est avec ça que l’on grandi et que l’on devient plus fort. Comme je t’ai relevé du sol, il faut que tu te relève de ton passé s’il n’est pas ce que tu aurais voulu. Forge toi de nouveau souvenir, ceux que tu aimeras te remémorer !»

Ce qu’elle venait de dire prouvait qu’elle s’inquiétait pour moi. Cela me venait droit au cœur qu’une personne que je ne connaissais n’y d’Eve n’y D’Adam s’inquiète pour moi. Mais j’avais déjà eu une petite leçon de moral à mon arrivé. Même si la elle le fessait plus délicatement par rapport à lui, maintenant je reprenais gout à la vie.
La nuit sur le toit avec mon « sauveur » m’était revenue en mémoire. Cette personne, enfin ce vampire m’avait sorti de ma léthargie, dans ce cercle vicieux dans lequel je m’étais plongée. Bien sur pour moi c’était hors de question de revivre ça mais certaines choses étaient encore rude, ma guérison ne se fera pas en un jour tout comme Rome. J’ai rassuré Olive en souriant.

« -Merci beaucoup. C’est juste que pour le moment les souvenirs qui me revenaient étaient plus ou moins heureux. Mais dans celui-ci, le seul sentiment que je pouvais détecter était la peur et l’angoisse. Et je ne mettais pas vraiment préparer à me confronter à un souvenir si dur. »

Repensant aux yeux rouges impénétrables du professeur LeDranngiskellwik, je n’ai pu retenir un pouffement.

« -En plus si j’osai rompre ou même de faire semblant, la promesse que je lui avais faite, je ne serais surement plus de se monde dans la minutes et même dans la seconde qui suit. »

J’ai gratifiais la jeune fille d’un clin d’œil.
Je la voyais joué avec la neige autour d’elle et former de grosse boule dans ses mains.

«-Que dirais-tu d’un bon souvenir avec moi ?»

Elle avait dit cela avec un ton plein de malice. Dans ses yeux, je pouvais apercevoir des étoiles. Qu’avait-elle derrière la tête ? Un peu surprise et curieuse je lui ai répondu.

« -Bien sur ! Je serais très… »

Avant même de finir ma phrase, j’avais compris ce qu’elle entreprenait. Avant même de pouvoir réagir, elle avait envoyé une boule de neige. Néant pas eu le temps d’esquiver, je m’étais pris le projectile en plein visage. J’entendais les rires d’Olive montait dans le silence du jardin. D’un revers de mange, j’ai enlevé la neige de mon visage. Elle se tenait le ventre tellement elle rigolait. Essayant de garder mon sérieux, chose très difficile, j’ai repris ce que j’étais en train de dire. En parlant je récupérais un peu de neige au sol.

« -Je serais très heureuse de me faire des souvenirs avec toi ! »

Et vlan. Contente de faire du softball, j’avais une bonne précision de lancé. Quand ma boule de neige à atteints son but, je mettais levée d’un bon me mettant debout sur le banc, pointant un bras triomphateur vers le ciel.

« -STRIK !! »

Ce qui en suivait été une longue et un dur combat de boule de neige. On s’amusait comme des enfants. Je me sentais bien, à l’aise et légère. Le souvenir de tout à l’heure était déjà oublié. Souvent je glissais dans la neige mais rapidement je me relevais et hop c’était reparti. M’amusant comme une folle, je ne voyais pas le temps passé. Au bout d’un moment essoufflée, dans un sens ça fessait facile 3h qu’on courait partout non stop, je mettais laissé tombée au sol, couché sur la neige, je regardais le ciel. Le soleil commençait à décliner laissant place à la nuit. Quand quelque chose, mettais revenu. Agitant les bras et les jambes, j’espérais que ça allait donner quelque chose. Au bout de trois quatre mouvements, je m’étais relevée et mis devant mon œuvre fier de moi. Les mains sur les hanches, contente j’ai montré cette ange à mon ami.

« -Quand j’étais petite ma mère m’avait appris à faire ça. Un ange provenant du ciel ! »

Enfin vu la tête de l’ange, nous étions parties dans un fou rire générale.

Elle m’avait remercié pour ce que je lui avais dit et m’avait ensuite parlé sans détail du souvenir qu’elle avait revécu, si l’on peut dire. Une phrase cependant m’avait intrigué.

« -En plus si j’osai rompre ou même de faire semblant, la promesse que je lui avais faite, je ne serais sûrement plus de se monde dans la minutes et même dans la seconde qui suit. »

Elle avait semblé rieuse en parlant de cette personne mais je n’eus pas l’occasion de lui poser des questions dessus puisque j’avais déjà préparé la boule de neige. Celle qui a été la première d’une longue bataille. Ses tirs étaient si précis que je me demandais si elle ne faisait pas un sport qui demandait ce genre d'aptitude. Quant à moi, la seule que j’avais réussis à lancé correctement avait été la première, qui lui était arrivé en plein visage. Durant ce moment là, je m’étais revue avec ma mère, à faire des batailles de boule de neige jusqu’à ce qu’elle m’invite à rentrer pour me réchauffer. Ce qu’elle ne ferait plus jamais. Je ne m’étais perdue dans ce souvenir qu’à peine une seconde. J’avais laissé ce souvenir au oubliette à ce moment là, ma mère m’avait lâché... Le visage éberlué de Rirï m’avait ramené à la réalité, j’en rigolais tellement, que j’en perdais mon souffle. Mais la boule de neige de Rirï n’avait pas tardé à fuser dans l’air et à m'atterrir dessus. Ma queue de lionne fouettait l’air rapidement. Mes réflexes étant quelques peu plus développés que la normale, lors d’un des tirs de Rirï, je m’étais retournée et avait frappé avec ma queue la boule de neige. Elle s’était bien sûr cassé en deux morceaux mais cela m’avais beaucoup amusé de pouvoir la bouger à mon gré. Rirï m’avait battu à plat de couture, ses tirs étaient si précis qu’ils étaient difficiles à éviter.

Nous nous étions amusé comme des enfants. J’étais contente de voir que j’avais donné le sourire à Rirï, elle avait été si effrayé lorsqu’elle avait vu son souvenir que j’avais eu peur qu’elle ne sourit plus pendant un long moment.
Mes vêtements étaient gelés et si humides que des gouttes en tombaient. Mon corps étant un peu plus chaud que la moyenne dès qu’une boule de neige m’atteignait, elle redevenait en un rien de temps de l’eau. Cependant je n’y faisais pas attention.

Je l’avais regardé se laisser tomber dans la neige, elle fit quelques gestes, ce qui était quelque peu ridicule, je me revoyais faire la même chose lorsque j’étais jeune, j’en avais le sourire aux lèvres. Elle se releva rapidement et me lança fièrement :

« -Quand j’étais petite ma mère m’avait appris à faire ça. Un ange provenant du ciel ! »

Je la regardais quelques secondes tour à tour entre son ange et elle.

«-Il est magnifique.»

Je n’avais pu retenir cette remarque, je lui avais dit sans pouvoir retenir mes rires. Puis elle détourna les yeux et nous rimes ensemble si fort que les oiseaux des arbres s’envolèrent. Son ange ressemblait une bonne sœur avec des oreilles de chat.
Après quelques minutes, nos rires se calmèrent. Nous marchions jusqu’au banc le plus proche. Il se trouvait sous un très gros peupliers enneigé. Je ne m’asseyais pas sur le banc, l’arbre m’avait donné quelques idées. Je souriais en grimpant avec habilité dessus, je m’arrêtais à la première branche de l’arbre. Je m’asseyais confortablement et lui demandais :

«-Tu parlais de qui tout à l’heure ? Lorsque tu as dit qu’il n’allait pas te louper si tu ne tenais pas ta promesse ? Tu lui as promis de ne plus être triste ?»

Ma dernière question était peut être un peu trop osé, après tout je ne la connaissais que depuis quelques heures. Ses paroles m’avais tellement intrigué que je voulais en savoir plus. Je lui avais dit de suivre une ligne de compte : carpe diem. Quelqu’un lui avait-il déjà dit des paroles similaires? Dans ce cas là, cette personne dont elle avait parlé devait une personne à bon cœur. Avant qu’elle ne puisse répondre je lui demandais :

«-Comment se fait-il que tu tire aussi bien ? Tu fais un sport ?»

Je ne lui avais pas encore laissé le temps de répondre que je lui lançais en tapotant la branche :

«-Cap de venir ici ?»

Je la regardais d’un air de défi, elle pouvait refuser mon offre, je n’y ferais pas attention. J’étais si curieuse de voir si le fait qu’elle soit hybride avait fait quelques bouleversements dans ses manières de vivre. Le fait qu’elle soit si à l’aise pour tirer venait peut être de ses yeux qui avaient changé. Ils étaient d’un orange si beau que je me demandais s’ils étaient différents avant, si elle voyait différemment à présent. Je me faisais tout un tas de suggestions mais je n’allais tout de même pas l’asséner de question.

Le fait qu’elle soit une hybride m'intriguait. Ressentait-elle quelque chose lors de ces transformations? Le faisait-elle à sa guise? Trop de question voltigeaient dans ma tête. Le soleil commençait à tomber et je savais qu’elle voudrait peut être bientôt rentrer mais je refusais que ce soit tout de suite. Je ne voulais pas rentré, bien que mes vêtements ne soit plus vraiment approprié au temps. La température commençait à diminuer, mon corps ne s’en plaignait pas mais il fallait aussi que je pense à elle. Rirï n’avait peut être pas la même aisance que moi face aux températures basses. Nous rentrerons bientôt à l’intérieur, il le fallait.

Quand le calme avait regagné nos esprits respectifs, nous étions dirigées vers un banc pour se reposer de cette bataille infernale. Je commençais à avoir froid car mes vêtements mouillés me trempaient le corps mais je voulais encore profiter un peu de cette fin de journée avec Olive.

Je m’apprêtais à m’asseoir quand Olive avait pris de l’élan. Curieuse mais surtout surprise, je l’ai regardé courir vers l’immense arbre à quelques mètres de nous.

« Elle ne vas tout de même pas… Ah non, ouf. Mais qu’est que ? »

Eberluée, je l’ai regardé escalader agilement le tronc de l’arbre. Avec rapidité, elle s’avait exactement où poser chacun de ses appuies. Sur son visage un sourire était dessiné et ses yeux pétillaient de joie et de malice. Des qu’elle avait atteint la première branche solide, elle s’était assise dessus. J’étais surprise mais plus par sa facilité à avoir escaladé l’arbre que par son agissement. Sa queue de lionne agitait l’air vivement. Olive ne m’avait pas laissé le temps de rêvasser plus longtemps. Le ton curieux, la jeune fille avait dit ceci.

«-Tu parlais de qui tout à l’heure ? Lorsque tu as dit qu’il n’allait pas te louper si tu ne tenais pas ta promesse ? Tu lui as promis de ne plus être triste ?»

J’ai eu un petit rire. Elle était curieuse mais ça ne me dérangeait pas, ce n’était pas un secret. Me mettant au pied de l’arbre, j’ai croisé mes mains derrière mon dos. Courbée en arrière, j’ai relevé la tête pour la voir.

« -Quand je suis arrivée ici, j’étais… Comment dire… Mon âme était morte. Et j’ai fait la rencontre d’un prof d’ici M. LeDranngiskellwik. C’est une personne du, froide, insondable mais derrière ce mur de glace, il m’a sorti de cette enfer. Il m’a sauvé. Et je lui ai promis de ne plus voir la vie du mauvais côté et d’avancer vers un nouveau chemin. »

Pendant que je racontais cela, les différentes scènes de cette nuit défilé dans mon esprit. Mais encore une fois sa question m’avait fait sortir de mes songes.

«-Comment se fait-il que tu tire aussi bien ? Tu fais un sport ?»

J’ai pouffé de rire. Sa curiosité me fessait pensée à celle des petits enfants qui à un certain âge pose de nombreuses questions au gens. Mais cette étape était obligatoire pour tisser des liens d’amitiés et cela me combler de joie.

« -Je fais du softball depuis toute jeune. Même si j’ai arrêté de joué pendant une période ça ne s’oublie pas c’est comme le vélo. En plus j’ai pu reprendre car à l’académie il y a un club pour ce sport. Donc si voila. D’ailleurs si ça te dit tu pourras venir faire un tour. »

Ajouté à ceci, j’ai gratifié Olive d’un clin d’œil complice. Mais moi aussi je voulais un peu plus la connaître.

« -Et toi alors ? Raconte-moi un peu qui tu es ? »

Mais au lieu de répondre à ma question elle avait tapoté la branche où elle était assise.

«-Cap de venir ici ?»

Elle me défiait. Je pouvais le ressentir à travers son regard et son ton. Elle voulait peut être me parler de face à face et réduire la distance entre nous. Ne voulant refuser son invitation j’ai commencé mon ascension. Etrangement je n’ai pas éprouvé trop de mal à escalader le tronc, à ma grande surprise. Etait ce un changement que mon organisme avait subit ? Non, c’était autre chose. J’avais exactement les mêmes sensations que j’éprouvais quand un de mes souvenirs me revenaient. Je n’avais plus qu’à tendre la main et voila j’étais arrivée.

« -Aller Rirï tu y es presque !

-Pardon ?! »

Cette voix ? Ce n’était pas celle d’Olive. Elle était différente de celle de mon amie. Pour la simple et bonne raison, c’était une voix masculine. Vivement j’ai relevé la tête. Sur la branche à la place de la jeune fille se trouvait un jeune garçon aux cheveux blonds. Mais son visage, je n’arrivais pas à le voir. Je pouvais juste ressentir une grande chaleur émané de cette forme. Surprise par cette vision qui ressemblait plus à une hallucination, j’ai lâché prise.
La descente fut courte et la neige avait amorti quelque peu ma chute. Choquée et un peu étourdit, je n’ai pu me relever tout de suite. J’ai entendu Olive qui atterrissait au sol. Ironiquement je lui ai dit.

« -Stupide dicton qui dit que les chats retombent toujours sur leurs pattes ! »

Elle avait répondu à ma première question en étant plutôt amusé. Elle me regardait du haut de ma branche.

« -Quand je suis arrivée ici, j’étais… Comment dire… Mon âme était morte. Et j’ai fait la rencontre d’un prof d’ici M. LeDranngiskellwik. C’est une personne du, froide, insondable mais derrière ce mur de glace, il m’a sorti de cette enfer. Il m’a sauvé. Et je lui ai promis de ne plus voir la vie du mauvais côté et d’avancer vers un nouveau chemin. »

Ce M. LeDranngiskellwik l’avait donc aidé à sortir d’une mauvaise passe, ce devait réellement être quelqu’un de bien. Je n’avais pas au l’occasion de le rencontrer mais je savais déjà que je n'appellerais que monsieur, je savais que j’allais écorché son nom. Cette réflexion me fit sourire. Une légère brise faisait voltigé les cheveux de Rirï pendant qu’elle divaguait dans son esprit. Le fait que je ne puisse m’empêcher de retenir ma curiosité semblait la divertir, tant mieux si grâce à cela elle était de bonne humeur.

« -Je fais du softball depuis toute jeune. Même si j’ai arrêté de joué pendant une période ça ne s’oublie pas c’est comme le vélo. En plus j’ai pu reprendre car à l’académie il y a un club pour ce sport. Donc si voila. D’ailleurs si ça te dit tu pourras venir faire un tour. »

J’étais contente d’en connaitre plus sur elle. Elle m’avait fait un clin d’oeil complice et j’avais souri en retour.

«-Oui je passerais au club, compte sur moi ! Je serais supporter!»

Je lui avais répondu en levant mon poing comme si j’étais prête à faire un show comme les pompom girls qui supportent une équipe de football américain. Malgré mon peu de connaissance sur ce sport, je savais que cela ressemblait de près au baseball. Je savais déjà que j’irais voir son club, Rirï était sympathique, l’ambiance là bas devait être joyeuse. Je savais que j’étais sensée travailler dans cette academy mais je n’avais jamais fait aucun effort en cours et j’avais toujours réussis à avoir de bonne note. Alors sécher quelques cours pour aller à ce club me semblait une idée intéressante. Elle m’avait fait sortir de mes pensées salaces.

« -Et toi alors ? Raconte-moi un peu qui tu es ? »

«-Oh moi... Et bien, je suis hybride comme t’as pu le voir, enfin ça c’est qu’une petite partie des transformation que je peux avoir.

Je lui avais dit ça en tenant ma queue pour bien lui montrer, le bout me faisait penser à un pinceau. Cela me fit sourire.

«-Je suis dans la confrérie Guilty.. Moi, mon truc c’est plutôt la danse, j’ai pris des cours, il y a quelque temps. Je ne suis pas du genre à faire du sport, je préfère regarder ceux qui en font.»

Je m’amusais de mes mots, j’étais assez flemmarde parfois, peut être était-ce dû à mon instinct de lionne. Je savais que ces animaux passaient la plupart de leur temps à dormir.
Je lui avais dit tout ça juste après lui avoir proposé de monter à mes côtés sur la branche. J’allais continuer à parler pendant qu’elle grimpait à l’arbre. Plutôt bien d’ailleurs. Mais lorsqu’elle fut à un doigt d’arriver en haut. Elle sembla étonnée par quelque chose.

«-Pardon ?! »

Sa visage perdu toute contenance. Et comme dans un film, toute la scène passa au ralentit devant mes yeux, je vis ses mains lâcher le tronc. Je ne pus retenir un hoquet de surprise. Je réagis vivement et n’hésitais pas à sauter de la branche, elle n’était pas très haute. Je retombais sur mes pieds. Rirï, elle, n’avait pas eu cette chance, elle semblait étourdie lorsqu’elle leva les yeux vers moi.

« -Stupide dicton qui dit que les chats retombent toujours sur leurs pattes ! »

Ses paroles me rassurèrent, elle n’avait pas perdu son sens de l’humour, elle allait bien. Je l’aidais à se relever avec douceur.

«Pas de mal? Tout va bien ? .... Que s’est-il passé?»

Même si elle s’était voulu rassurante, elle avait semblé sonné après sa chute. J’avais pourtant cru qu’elle était à l’aise lorsqu’elle avait grimpé, qu’est ce qui avait pu la décontenancer au point qu’elle lâche prise? Peut être une phobie d’un insecte? Elle l’avait peut-être vu trop proche d’elle. Que sais-je?

«-Il est peut être temps de rentrer, qu’est ce que t’en dis?»

Le soleil avait presque disparu, les lumières des bâtiments étaient allumés et illuminaient le jardin. Les ombres des plantes laissaient une atmosphère plus sauvage qu’en plein jour. La fraicheur s’était accentuée de nouveau. Je le savais, je ne serais totalement rassurée que lorsque nous serions rentré au chaud. Je voyais bien qu'elle tremblait quelque peu, ça ne pouvait être dû qu'au froid ou qu'au choc de sa chute. Dans tout les cas, l'intérieur des bâtiments me semblait accueillant et chaleureux.

Olive m’avait aidé à me relever, agissant en douceur pour ne pas ressentir les effets du choc avec des étourdissements. Après avoir retiré la neige de mes vêtements, avec énergie je me frottais l’arrière de la tête. Inquiète de mon état, Olive venait aux nouvelles.
«Pas de mal? Tout va bien ? .... Que s’est-il passé?»
C’était une bonne question. Moi-même je ne comprenais pas vraiment le sens à tout ceci. Ce souvenir ne ressemblait en rien à ceux vécus avant. Essayant de remettre au mieux mes idées à leurs juste place j’ai répondu d’une voie emprunte au doute.

« -Oui ça va. J’aurais surement une belle bosse demain et des courbatures sympatoches mais rien de catastrophique. Par contre pour le reste je ne sais pas vraiment l’expliquer… »

J’essayais de formuler une explication, une hypothèse à dire à mon amie. En raisonnant à voie haute je comprendrais peut être plus. Mais avant de poser mon raisonnement, la jeune lionne avait proposé.

«-Il est peut être temps de rentrer, qu’est ce que t’en dis?»

C’est vrai que le froid s’installait. Le soleil disparaissait, les lumières du bâtiment s’allumaient. Je tremblais de froid mais d’autre chose aussi. Le contre coup du choc surement.

« -Oui allons nous mettre au chaud. »

D’un pas rapide et énergique nous nous dirigions vers les bâtiments principaux pour nous mettre au chaud. Sur le chemin j’ai expliqué enfin j’essayais.

« -C’était encore un souvenir mais il était… Je ne serais vraiment comment l’expliquer. Si tu veux les souvenirs qui m’étaient revenus avant aujourd’hui, défilaient dans ma tête. On peut dire dans un sens qu’ils étaient normaux. J’éprouvais les mêmes sentiments que lors de l’évènement, joie ou tristesse mais une douce chaleur en émaner. Celui que j’ai eu avant notre bataille de boule de neige a fait naître en moi de la peur et de l’angoisse. Je ne voyais pas la scène mais je ressentais des douleurs sur mon corps comme si je le revivais. Celui que j’ai eu en montant à l’arbre était un peu similaire. J’avais l’impression que mon corps agissait sans vraiment m’en rendre compte. Le paysage avait changé, un jeune garçon se trouvait à ta place, il m’encourageait comme si il me connaissait mais je n’ai absolument aucune idée de qui il peut être. »

On était arrivée à l’intérieur. Les autres élèves commençaient à regagner leurs chambres pour se préparer à rejoindre le réfectoire pour dîner. Je voyais sur le visage d’Olive qu’elle ne comprenait pas tout, je ne pouvais lui en vouloir car même moi je n’arrivais pas à comprendre. Mais elle m’écoutait silencieuse, essayant comme moi de tout comprendre. J’ai repris.

« -En conclusion on peut dire qu’il y a trois types de souvenirs. Ceux normaux que l’on se remémore de temps à autres. D’autres qui semblent plus toucher mon corps, des souvenirs qu’il ne peut oublier, des souvenirs gravaient dans la peau. Et pour finir d’autres souvenirs, qui me transporte dans le passé et me le font revivre. »

Nos pas nous avaient amenée à l’endroit qui menait aux différents bâtiments des confréries. Vu qu’on n’avait pas les mêmes confréries, nous devions nous séparer. Déterminée à mettre les choses aux claires et surtout à connaître l’identité de ce garçon blond, j’ai proposé à Olive.

« -Ca te dit de manger ensemble ? On se change car si on reste comme ça on va attraper la mort. On se retrouve dans 30 minutes devant le réfectoire. Ok ? »

Elle acquiesçait. Après un dernier signe d la main, j’ai presque courus pour rejoindre ma chambre. Je voulais vite prendre une bonne douche chaude et mettre des vêtements secs. Rentrant en trombe dans la pièce, je m’étais dirigée vers la salle de bain, retiré mes vêtements froid pleins d’eau, laissant couler l’eau, j’attendais qu’elle soit tiède. Quand celle-ci fut à bonne température, je m’étais engouffrée dans la cabine. Le contact chaud de l’eau sur ma peau me fessait le plus grand bien, je me détendais. Propre j’étais ressortie, m’emmitouflant dans une serviette, j’en avais remise une autre de mes cheveux pour les sécher. De retour dans ma chambre, j’ai ouvert mon armoire. Ne me prenant pas vraiment la tête, j’ai sorti des affaires chaudes et confortables. Un jean, sweet gris claire et pour finir une paire de basket fine en cuir marrons. J’ai jeté un coup d’œil sur la pendule, juste le temps de redescendre. En sortant j’ai éteins la lumière et sorti de la pièce pour rejoindre Olive. Mais quelque chose me dérangeait… J’avais l’impression d’être suivis par une chose que je ne pouvais qualifier.