L'horloge sonnait 14h00. J'étais assis sur mon fauteuil habituel, un fauteuil style baroque velours noir et en bois de cerisier or. Un livre posé sur mes genoux, que je venais de terminer. Un livre très peu prenant, mais écrit d'une manière remarquable. Je posais le livre sur la table à thé et prenais ma tasse encore tiède. Je n'avais pas perdu cette habitude, depuis des décennies je le prenais à la même heure, il n'avait pas le même goût qu'auparavant, mais il était là. Je finissais ma tasse et la reposais sur sa soucoupe pour ensuite me levé tout en défroissant mes vêtements. Mon costume aussi était toujours là, seules les matières avaient changé. Les mains jointent derrière mon dos je me dirigeais vers la fenêtre. Cette rue aisée avec ses jolies voitures ses femmes plus insolentes que jamais, et ses enfants vagabondant de trottoir en trottoir insouciant des voitures qui leur passé juste à coter. Le monde avait bien changé. La maison insonorisée ne laissait passer aucun bruit extérieur et je me sentais comme dans une bulle, loin de tous ce monde. Je tournais ma tête vers Heaven coucher à sa place habituelle, sur son coussin devant la cheminée.

« Je te laisse Heaven je vais au musée. »

Je prenais mon manteau que je pliais sur mon bras et je lui donnais une caresse. Il leva sa tête toujours les yeux fermés et se frotta contre ma main. Je me dirigeais vers la pièce d'entrée, prenais mes gants et enfilais mon long manteau noir. Je sortais de la maison en prenant le soin de fermer la porte, je n'avais pas pris mes clefs de voiture, la marche à pied me ferait le plus grand bien.
Le soleil éclairait ma marche lente, je profitais de cette journée d'hiver relativement douce. Une légère brise brossait mes cheveux noirs et me donner un sentiment de légèreté. La nuit avait été tumultueuse, cet homme n'avait aucunement peur de s'endormir et j'avais dû rester à côté de lui pour lui souffler quelques atrocités. Le remords, cet homme ne le connaissait pas auparavant aujourd'hui il devait surement être à son bureau rédigeant une lettre de suicide. Celui-ci choisirait surement le pistolet. Cette pensée me donna le sourire, j'avais encore une fois rempli mon devoir.

J'étais arrivé devant le musée, et il n'y avait que peu de personnes. Aujourd'hui pourtant pour quelques pièces vous pouviez découvrir des merveilles, autrefois il fallait avoir un titre. Je gravissais les marches en saluant un groupe de jeunes femmes toutes habiller soigneusement sans aucun pli, ni effilure dans leur bas. Ces normes se perdaient.
J'achetais m'ont billé à cette même hôtesse, celle qui chaque semaine me le donnait de main en main.

« Passer un agréable moment monsieur »

Sa douce voix mielleuse, son sourire blanc entouré par ses lèvres rouge sang. Un visage que l'on ne pouvait pas oublier et pourtant aucun homme ne lui avait encore passé la bague au doigt . Je lui prenais la main droite sur laquelle j'effleurais mes lèvres.

« Je vous remercie. »

Quelques mots échangés et je commençais ma visite en commençant par le romantique, peinture du 19ème siècle celui de mon époque. Je parcourais de long en large chaque pièces jusqu'à ce qu'une personne interpelle ma mémoire.
Un grand homme a la carrure imposante dont il serait idiot de provoquer dans un quelconque combat. Cependant son visage ne disait pas la même chose, un visage doux celui de la pureté tout comme ses cheveux d'un blanc surprenant. Je me rappelais de son nom pour l'avoir croisé plusieurs fois , mais n'ayant jamais échangé une parole avec lui il restait un mystère et le voir ici me paraissait d'autant plus surprenant.
Je me permettais de l'approcher et de me mettre à sa droite. Devant nous le tableau semblait être absent presque enfoui dans le mur bien protéger.
Je me tournais vers lui en lui tendant la main :

« Bonjour Monsieur Brook. Ravis de vous revoir. »

J'affichais un sourire bienveillant et sincère, j'étais curieux de le connaître un peu plus que de vu.